Eneffet, une personne âgée qui tombe rencontre beaucoup plus de difficultés à se relever qu’une personne plus jeune, physiquement plus solide. Avec l’âge, le corps perd en souplesse et en autonomie. Les gestes se font plus lents, la fatigue s’accroît et les réflexes naturels en sont diminués. Aussi, il n’est pas évident de se rattraper à une table lors d’une
Vous êtes témoin d’une chute ? Ou vous êtes aidant d’un abonné à la téléassistance et vous avez été alerté par le service car votre proche est tombé ? Pas de panique ! Dans cet article, nous vous détaillons les 5 bons réflexes d’urgence à adopter pour mettre la victime en sécurité en attendant les chute un accident de la vie courant chez les seniors En France, chaque année, on estime à 400 000 le nombre de personnes âgées victimes d’une chute. Cet accident domestique entraîne près de 12 000 décès, c’est donc un enjeu de santé majeur chez les plus de 65 ans. Dans de nombreux cas, une prise en charge adéquate avec des gestes adaptés permettent d’éviter toute séquelle, à l’image du syndrome post-chute chez les personnes âgées. Dans la vie quotidienne, au sein du domicile, les risques de chute sont partout tapis, passage encombré, escalier ou encore chaussures inadaptées. Dans un premier temps, il est donc nécessaire d’agir en prévention en aménageant le logement. Ensuite, adoptez les bons réflexes d’urgence pour pouvoir venir au secours d’une personne à terre. Les 5 gestes pour porter secours efficacement Parfois lorsque l’on se retrouve auprès d’une personne âgée qui a chuté, suite à l’alerte donnée par le service de téléassistance, on peut se retrouver démuni face à la victime. Retrouvez ici les bons réflexes d’urgence pour lui venir en aide. 1. Garder son calme Cela peut sembler anodin, mais le premier bon réflexe d’urgence est de ne pas céder à la panique. N’agissez pas dans la précipitation et observez la situation quelques secondes pour rester efficace. 2. Déterminer l’origine de l’accident Il faut déterminer rapidement la source de l’accident Est-ce une chute dite mécanique où le senior a été victime d’une glissade ou a heurté un objet ? Ou, est-ce plutôt dû à un malaise ? L’opérateur d’écoute, qui échange avec vous via le boitier de téléassistance, pourra répondre à cette question en particulier si la personne porte un détecteur automatique de chute. Si la chute est due à un malaise, il faudra dans tous les cas prévenir un professionnel de santé pour qu’il puisse en déterminer la cause. 3. La victime a-t-elle perdu connaissance ? Déterminez maintenant si la personne est consciente ou non. Si elle vous répond, alors n’hésitez pas à lui poser des questions pour évaluer sa situation. Dans le cas contraire, si elle respire normalement, appliquez un geste de premier secours avec la position latérale de sécurité PLS. Tournez-la sur le côté et veillez à ce que la jambe du dessus forme un angle droit pour éviter que la personne ne perde l’équilibre. L’opérateur de téléassistance se charge d’appeler les secours pendant que vous effectuez cette action. 4. La personne se plaint de douleurs / saigne Lorsque vous échangez avec elle, n’hésitez pas à lui demander où elle a mal tête, dos et membres. A noter que l’un des bons réflexes d’urgence est aussi de savoir échanger et rassurer une personne âgée. Si elle exprime une douleur ou que la blessure est visible, alors là aussi n’hésitez pas à en faire part à l’opérateur d’écoute. Il lancera l’alerte auprès des secours pour qu’ils dépêchent rapidement une équipe médicale sur place. 5. Faciliter l’accès des services de secours Parfois la chute n’aura aucune conséquence grave, il suffira alors d’employer la meilleure technique pour relever une personne âgée. Dans d’autres situations, les pompiers ou le SAMU interviendront pour une éventuelle entrée aux urgences afin d’établir un examen approfondi. Lorsque vous êtes face à cette situation, n’hésitez pas à leur faciliter l’accès au domicile en retirant votre véhicule s’il peut gêner leur stationnement, en laissant la porte d’entrée ouverte ou en enfermant l’animal de compagnie de votre proche dans une pièce. Dans tous les cas, c’est l’opérateur de téléassistance qui leur fournira les bonnes informations car il a accès à sa fiche personnelle Adresse exacte du domicile ; Problèmes de santé déclarés ; Blessures constatées ; Etc. La téléassistance, le bon réflexe pour une vie sereine à domicile En France, près de 600 000 seniors sont abonnés à un service de téléassistance pour assurer leur sécurité à domicile 24h/24. Chez Filien ADMR, en plus de rassurer et d’accompagner les aidants dans les bons réflexes en cas d’urgence à adopter lorsqu’une personne est tombée, nos équipes assurent une présence de jour comme de nuit. Envie de se confier ? Une angoisse ? Ou tout simplement envie de discuter ? Chaque abonné au service peut nous appeler aussi pour toutes ces raisons ! Pour recevoir votre devis gratuit ou pour découvrir les aides financières, n’hésitez pas à prendre contact avec nos conseillers. Contactez-nousQuels sont les bons réflexes en cas d’urgence suite à une chute ?Très simples à appliquer, ces premiers gestes sont essentiels, en particulier pour préserver la santé de la victime Être calme ; Connaitre l’origine de l’accident ; Déterminer si la victime est consciente ou non ; Savoir si elle s’est blessée ; Faciliter l’accès des secours. Quel est le premier geste à adopter lorsqu’une personne a perdu connaissance ?Si la victime respire, alors il faut la mettre en position latérale de sécurité PLS en la tournant sur le côté. Ensuite, il faut placer la jambe du dessus en angle droit pour que la personne garde l’équilibre. Ce bon réflexe d’urgence dégage les voies respiratoires et évite ainsi l’étouffement. L’EHPAD à domicile, qu’est-ce que c’est ? Les personnes âgées sont angoissées à l’idée de quitter leur maison. L’EHPAD à domicile leur permet de conserver leurs repères, leurs affaires personnelles, un lien avec leur famille et leurs habitudes de vie. Le principe est simple il s’agit de proposer un suivi médical, une sécurité optimale et […] Les critères pour entrer dans le mannequinat lorsque l’on est senior Le métier de mannequin senior est une véritable aubaine pour faire évoluer les mentalités. En luttant contre les stéréotypes, il participe à la visibilité des seniors qui représentent plus d’un quart de la population en France. Voici les qualités requises pour entrer dans le […] Pour quel type d’aide au maintien à domicile des personnes âgées opter ? En France, il existe un certain nombre d’aides financières pour seniors, à l’image de l’aide extra-légale pour seniors versée par les collectivités. Chaque aide peut prendre la forme d’allocations ou encore de différentes prestations économiques versées par l’État et d’autres organismes. La volonté […]
Ajoutezune cuillère à soupe de yaourt, fromage blanc ou même de chantilly salée. Une belle sensation, un contraste et qui en plus rend tout de suite la soupe élégante c. Du croustillant! Personnellement j’adore la petit touche croquante ou croustillante sur le dessus. Comment sublimer une soupe? Pour sublimer une soupe, c’est important de penser à rajouter dans
Plus on est vieux, plus on risque de faire une chute. Plus on est vieux, plus ces chutes peuvent avoir des conséquences graves. Une personne fragilisée peut se blesser en tombant au sol. Elle peut également être dans l’incapacité de se relever seule. L’état de santé d’une personne âgée clouée au sol peut se dégrader rapidement. Des lésions irréversibles peuvent apparaître. C’est pourquoi une chute est souvent le point de départ du long processus de perte d’autonomie. Les systèmes de prévention sont souvent simples et de bon sens nous vous les présentons. Les chutes sont la cause principale de la mort accidentelle chez les plus de 65 ans Une personne âgée qui chute court le risque de dépendance. Les fractures les plus fréquentes sont l’humérus, le poignet, le pelvis, la hanche. Le taux de fracture du col fémoral augmente de façon exponentielle avec l’âge surtout chez la femme. Une moitié de ceux pouvant marcher ne le pourront plus après une intervention, et ne pourront plus vivre seuls ; la qualité de vie se détériorant considérablement survenue d’escarres de décubitus, rééducation inexistante ou non performante, la plupart des chutes ne provoquant pas de lésions peuvent avoir des conséquences graves la peur d’une autre chute entraîne une limitation de la mobilité c’est le syndrome post chute caractérisée par une rigidité et une faiblesse articulaire accrue qui diminue encore la mobilité, les sorties et la vie sociale Définitions de la chute Définition de l’organisation Mondiale de la Santé la chute est la conséquence de tout événement qui fait tomber le sujet à terre contre sa volonté ». Selon le groupe de travail international Kellog, une chute est le fait de se retrouver au sol ou un niveau plus bas non intentionnellement et qui ne résulte pas d’un choc violent, d’une paralysie soudaine comme lors d’un AVC ou d’une crise d’épilepsie. Malgré les recommandations généralisées sur l’importance de l’activité physique à tout âge, la prévalence de la sédentarité reste élevée chez les sujets âgés. Les seniors ont tendance à ralentir toute forme d’activités en vieillissant, physiologiquement et par peur de tomber. Les facteurs favorisant le risque de chute chez les personnes âgées L’âge responsable d’une baisse des réserves fonctionnelles surtout après 85 ans,L’absence d’exercices qui favorise la sarcopénie et le risque de chutes,Une alimentation inadaptée,Des modifications hormonales responsables de l’ostéopénie,Les poly-pathologies associées essentiellement la dépression et les troubles cognitifs,La iatrogénie,L’hypotension orthostatique,Les facteurs environnementaux décès du conjoint, immobilisation, isolement… Les réflexes préventifs pour éviter les chutes Faire constamment la promotion de l’activité physique indispensable mais adaptée à la personne,Associer des conseils diététiques,Faire vérifier régulièrement sa vue et corriger les troubles pouvant exister,Aménager le domicile éviter les escaliers, installer des barres d’appui, supprimer les tapis ou les fixer au sol, passer les fils électriques dans des gouttières, traiter les sols glissants, relever les prises trop basses, équiper sa douche,Réévaluer l’ordonnance médicamenteuse en limitant les psychotropes,Veiller à une hydratation suffisante,Sortir accompagné si possible,Etre bien chaussé. Vous devez vous assurer de l’absence de lésions graves et à partir de votre appréciation de la situation, soit contacter les secours, soit aider votre proche à se relever. Les effets possibles d’une chute sur l’organisme d’une personne âgée. Vérifier l’état de conscience en vous assurant que votre proche respire,Rechercher une fracture, une hémiplégie,Mettre votre proche en position latérale de sécurité, et appeler les secours,Lui ouvrir légèrement la bouche pour lui permettre d’évacuer un éventuel vomissement ou du liquide gastrique,Placer une couverture ou un pull replié sous la tête afin de la soulever légèrement tout en gardant la tête dans l’axe du corpsProtéger votre proche contre le froid en la couvrant elle a peut-être passé des heures par terre sur le sol risque de rhabdomyolyse,Surveiller sa respiration en posant votre main sur son ventre jusqu’à l’arrivée des vous ne détectez aucun signe de gravité trouver un marche-pied ou une chaise pour permettre à la personne de prendre appui avec ses mains puis l’aider à se remettre debout, une jambe après l’autre. Que valent les objets anti-chutes » ? Mis à part les assistances techniques telles que cannes ou déambulateurs, les systèmes de prévention des chutes sont à inventer. Incorrectement appelés anti-chutes », les systèmes de détection de chute actuels permettent uniquement de prévenir les secours lorsque le porteur tombe. Conclusion Les chutes des personnes âgées représentent donc un problème majeur de santé publique avec de graves conséquences médicales et économiques. Les personnes âgées ont la mortalité et le degré d’invalidité et de troubles fonctionnels les plus élevés à la suite de chutes. En outre, une fois qu’une personne âgée à chuté, elle aura peur de chuter à nouveau et limitera donc son activité physique, ses sorties, sa vie sociale, etc… Outre son impact physique, la chute est l’un des faits générateurs de la spirale de la perte d’autonomie. C’est pourquoi la prévention des chutes est fondamentale. Remerciements Cet article a été réalisé avec le précieux concours du docteur Nicole Jacquin-Mourain, fondatrice de la plateforme de coordination médicale Anggel’Dom qui optimise le suivi médical des personnes âgées et facilite leur maintien à domicile. Infographie 6 chiffres clés sur les chutes – réalisée par Sweet Home pour Tunstall-Vitaris Vous avez aimé cet article ? Vous avez appris des choses ? Savez-vous que nous publions un nouveau contenu chaque semaine ? En le lisant, vous prendrez de l’avance sur vos concurrents sans avoir à réaliser une veille fastidieuse…. puisque nous la ferons pour vous ! Pour bénéficier de ce contenu c’est simple rejoignez notre liste de diffusion exclusive en inscrivant votre email ci-dessous. Ou… découvrez les derniers numéros de Longévité en visitant cette page de présentation.
Commentrelever une personne âgée au sol après une - Blog Tous ergo. Sep 02, 2021·Si la réponse à au moins l’une de ces questions est oui, surtout ne manipulez pas la personne par vous même! Contactez au plus vite les secours: 15 pour le samu ou 18 pour les pompiers. Si la réponse à ces deux questions est non, alors vous pouvez
Une nuit de janvier 2015, deux étudiants en master à l’université de Stanford traversaient le campus en vélo quand ils ont vu un première année en train de s'en prendre à une femme inconsciente et à demi-nue derrière une benne à mars 2016, un jury californien a jugé l’ancien élève de 20 ans, Brock Allen Turner, coupable d’agression sexuelle. Brock Allen Turner encourait jusqu’à 14 ans dans une prison d’État. Jeudi, il a été condamné à six mois avec sursis dans la prison du comté. Le juge a dit qu’il craignait qu’une plus longue condamnation ait Âun impact sévère» sur Turner, une star de l'équipe de natation qui aspirait à faire les Jeux olympiques, ce qui a été répété à plusieurs reprises pendant le procè la victime de Turner s’est adressée à lui directement, détaillant l’impact sévère que ses actions ont eu sur elle –depuis la nuit où elle a appris qu’elle avait été agressée par un inconnu alors qu’elle était inconsciente, jusqu’au procès exténuant pendant lequel les avocats de Turner ont argué qu’elle avait été tout à fait jeune femme, qui a aujourd’hui 23 ans, a dit à BuzzFeed News qu’elle était déçue par la condamnation Âlégère» et énervée que Turner continue de nier l’avoir agressée si la condamnation est légère, j’espère que ça va réveiller les gens», a-t-elle dit. ÂJe veux que le juge sache qu’il a allumé un petit feu. Qu’il nous a donné une raison pour que nous parlions toutes encore plus a fourni sa déclaration lue au tribunal à BuzzFeed News, nous la reproduisons dans son intégralité. Votre honneur, si je peux me permettre, pour la plus grande partie de cette déclaration j’aimerais m’adresser directement à l’accusé.Tu ne me connais pas, mais tu as été à l’intérieur de moi, et c’est pour ça que nous sommes ici aujourd’ 17 janvier 2015, je passais un samedi soir tranquille à la maison. Mon père a fait à manger et je me suis attablée avec ma petite sÅ“ur qui était de passage pour le week-end. J’avais un boulot à temps plein et on s’approchait de mon heure de coucher. Je comptais rester chez moi, regarder la télé et lire, pendant qu’elle allait à une fête avec ses potes. Et puis j’ai décidé que c’était ma seule soirée avec elle, je n’avais rien de mieux à faire, alors pourquoi pas se bouger et aller à une fête à dix minutes de chez moi? J’irais, je danserais comme une idiote et je foutrais la honte à ma petite sÅ“ur. En chemin, j’ai blagué en disant que les mecs en licence auraient des bagues, ma sÅ“ur m’a dit que j’avais mis un cardigan beige de bibliothécaire pour aller à une fête. J’ai dit que je serais Âla maman» parce que je savais que j’allais être la plus âgée à cette fête. J’ai fait des grimaces, je me suis détendue, et j’ai bu trop vite sans prendre en compte que ma tolérance à l’alcool s’était réduite de manière significative depuis la première chose dont je me souviens ensuite, c’est d’être sur un brancard dans un couloir. J’avais du sang séché et des pansements sur le dos de mes mains et mon épaule. J’ai pensé que j’étais peut-être tombée, que j’étais dans un bureau sur le campus. J’étais très calme, et je me demandais où était ma sÅ“ur. Un policier m’a expliqué que j’avais été agressée. Je suis restée calme, pensant qu’il parlait à quelqu’un d’autre. Je ne connaissais personne à cette fête. Quand on m’a enfin autorisée à utiliser les toilettes, j’ai baissé mon pantalon d’hôpital, voulu baisser ma culotte, et n’ai rien trouvé. Je me rappelle encore la sensation de mes mains touchant ma peau et n’attrapant rien. J’ai regardé, et il n’y avait rien. Le fin morceau de tissu, la seule chose entre mon vagin et le reste du monde avait disparu, et tout en moi s’est tu. Je n’ai toujours pas de mots pour décrire cette sensation. Pour continuer à respirer, j’ai pensé que les policiers avaient peut-être coupé mes sous-vêtements pour s’en servir comme preuves. ÂTu ne me connais pas, mais tu as été à l’intérieur de moi, et c’est pour ça que nous sommes ici aujourd’ Ensuite, j’ai senti des aiguilles de pin qui me grattaient la nuque et j’ai commencé à les retirer de mes cheveux. J’ai pensé que les aiguilles étaient peut-être tombées d’un arbre sur ma tête. Mon cerveau essayait de convaincre mon corps de ne pas s’écrouler. Parce que mon corps disait, aidez-moi, trainé mes pieds d’une pièce à l’autre avec une couverture autour de moi, laissant un sillon d’aiguilles de pin sur mon passage, j’en laissais un petit tas dans chaque pièce. On m’a demandé de signer des papiers qui disaient Âvictime de viol», et je me suis dit qu’il s’était vraiment passé quelque chose. On m’a confisqué mes vêtements et je suis restée debout nue pendant que les infirmières mesuraient avec une règle toutes sortes d’écorchures sur mon corps et les photographiaient. Toutes les trois, nous avons taché d’enlever les aiguilles de pin de mes cheveux, six mains pour remplir un sac en papier. Pour me calmer, elles disaient c’est juste la flore et la faune, la flore et la faune. On m’a inséré plusieurs coton-tiges dans le vagin et l’anus, des aiguilles pour des vaccins, des médicaments, on m’a pointé un Nikon en plein entre mes jambes écartées. On a mis de longs becs pointus à l’intérieur de moi et étalé de la peinture bleue et froide dans mon vagin pour voir s’il y avait des é quelques heures, on m’a laissée me doucher. Je suis restée là , à examiner mon corps sous le flot d’eau et j’ai décidé que je ne voulais plus de mon corps. J’en étais terrifiée, je ne savais pas ce qu’il y avait eu dans mon corps, s’il avait été contaminé, qui l’avait touché. Je voulais enlever mon corps comme on enlève une veste et le laisser à l’hôpital avec tout le matin-là , tout ce qu’on m’a dit c’est que j’avais été trouvée derrière une benne, potentiellement pénétrée par un inconnu, et que je devrais me faire dépister à nouveau pour le VIH parce que les résultats mettent parfois un peu de temps à se voir. Mais que pour l’instant, je devrais rentrer chez moi et revenir à ma vie normale. Imagine ce que ça fait de revenir dans le monde avec cette seule information. On m’a fait des câlins, et je suis sortie de l’hôpital, je suis allée dans le parking avec le nouveau sweat et le jogging qu’ils m’avaient donnés, parce qu’ils m’avaient seulement autorisée à garder mon collier et mes sÅ“ur est venue me chercher, le visage mouillé de larmes et déformé par l’angoisse. Instinctivement et immédiatement, je voulais lui enlever sa douleur. Je lui ai souri, je lui ai dit ÂRegarde-moi, je suis là , ça va, tout va bien, je suis là .» Mes cheveux sont lavés et tout propres, ils m’ont donné un shampoing trop bizarre, calme-toi et regarde-moi. Regarde ce jogging et ce sweat marrants, je ressemble à une prof d’EPS, rentrons, allons manger quelque chose. Elle ne savait pas que sous mon jogging, j’avais des éraflures et des pansements sur ma peau, que mon vagin était douloureux et qu'il était d’une couleur sombre et étrange après tous ces examens, que mes sous-vêtements avaient disparu et que je me sentais trop vide pour continuer à parler. Que j’avais aussi peur, que moi aussi j’étais dévastée. Ce jour-là , on est rentrées et pendant des heures, en silence, ma petite sÅ“ur m’a prise dans ses petit ami ne savait pas ce qui s’était passé, mais il m’a appelée ce jour-là et m’a dit ÂJe me suis vraiment inquiété pour toi cette nuit, tu m’as fait peur, tu es bien rentrée?» J’étais horrifiée. C’est à ce moment-là que j’ai appris que je l’avais appelé cette nuit pendant mon black-out, que je lui avais laissé un message vocal incompréhensible, qu’on s’était parlé au téléphone mais que je parlais d’une façon si incompréhensible qu’il avait eu peur pour moi, qu’il m’avait dit plusieurs fois d’aller retrouver [ma sÅ“ur]. À nouveau, il m’a demandé ÂQu’est-ce qui s’est passé hier soir? Est-ce que tu es bien rentrée?», j’ai dit oui, et j’ai raccroché pour n’étais pas prête à dire à mon petit ami ou à mes parents qu’en fait, j’avais peut-être été violée derrière une benne, mais je ne sais pas par qui ou quand ou comment. Si je leur disais, je verrais la peur sur leur visage, et ma propre peur se multiplierait par dix, donc à la place j’ai fait comme si tout ça n’était pas essayé de faire sortir tout ça de mon esprit mais c’était si lourd que je ne parlais pas, je ne mangeais pas, je ne dormais pas, je n’interagissais avec personne. Après le travail, j’allais en voiture dans un endroit isolé pour hurler. Je ne parlais pas, je ne mangeais pas, je ne dormais pas, je n’interagissais avec personne, et je m’isolais des personnes que j’aimais le plus. Pendant plus d’une semaine après l’incident, je n’ai pas eu d’appels ou de nouvelles informations sur ce qui m’était arrivé. Le seul symbole prouvant que ce n’était pas juste un cauchemar était le sweat-shirt de l’hôpital, désormais dans mes tiroirs. ÂJ’ai appris ce qui m’était arrivé au même moment que le reste du monde a appris ce qui m’était arrivé.» Un jour, au travail, je parcourais l’actu sur mon téléphone, et je suis tombée sur un article. Je l’ai lu et j’ai appris pour la première fois que j’avais été trouvée évanouie, les cheveux emmêlés, long collier enroulé autour du cou, soutien-gorge sorti de ma robe, robe poussée au-dessus de mes épaules et de ma taille, que j’étais nue jusqu’à mes bottes, les jambes écartées, et que j’avais été pénétrée par un objet étranger, par quelqu’un que je n’avais pas reconnu. C’est comme ça que j’ai appris ce qui m’était arrivé, assise à mon bureau devant un article. J’ai appris ce qui m’était arrivé au même moment que le reste du monde a appris ce qui m’était arrivé. C’est là que j’ai compris pourquoi j’avais eu des aiguilles de pin dans les cheveux, elles n’étaient pas tombées d’un arbre. Il avait enlevé mes sous-vêtements, ses doigts avaient été à l’intérieur de moi. Je ne connais même pas cette personne. Je ne connais toujours pas cette j’ai lu tout ça pour moi, j’ai dit, ça ne peut pas être moi, ça ne peut pas être moi. Je ne pouvais rien digérer ou accepter de cette information. Je ne pouvais pas imaginer ma famille devant lire ça en ligne. Je continuais à lire. Dans le paragraphe suivant, j’ai lu quelque chose que je ne pardonnerai jamais; j’ai lu que d’après lui, j’avais aimé ça. J’avais aimé ça. Encore une fois, je n’ai pas les mots pour décrire ce comme si vous lisiez un article où une voiture a été percutée, et trouvée amochée dans le fossé. Mais peut-être que la voiture a aimé être percutée. Peut-être que l’autre voiture ne voulait pas la percuter, juste lui donner un petit coup. Les voitures ont toujours des accidents, les gens ne font pas toujours attention, est-ce qu’on peut vraiment dire qui est fautif. ÂEt ensuite, à la fin, après avoir appris les détails graphiques de ma propre agression sexuelle, l’article faisait la liste de ses chronos en Et ensuite, à la fin, après avoir appris les détails crus de ma propre agression sexuelle, l’article faisait la liste de ses chronos en natation. On l’a trouvée inconsciente avec ses sous-vêtements à 15cm de son ventre nu, recroquevillée. Au fait, c’est un très bon nageur. Donnez mon chrono au jogging si c’est l’idée. Je cuisine bien, mettez ça à la fin de votre article, puisqu'apparemment, c’est là qu'on fait la liste des activités extra-scolaires pour contrebalancer les choses ignobles qui se sont passé nuit où l’info est sortie, j’ai dit à mes parents que j’avais été agressée, je leur ai dit de ne pas regarder les infos parce que c’est perturbant, sachez juste que ça va, je suis là , ça va. Mais pendant que je leur disais, ma mère a dû me tenir parce que je n’arrivais plus à rester lendemain de ce qu’il s’est passé, il a dit qu’il ne connaissait pas mon nom, qu’il ne pourrait pas m’identifier, n’a mentionné aucun dialogue entre nous, pas de mots, juste de la danse et des baisers. Danser est un terme mignon; est-ce qu’on claquait des doigts et virevoltait ou est-ce que c’était juste des corps se frottant l’un contre l’autre dans une pièce bondée? Je me demande si Âdes baisers» étaient juste des visages vaguement pressés l’un contre l’autre? Quand l'enquêteur lui a demandé s’il comptait me ramener dans son dortoir, il a dit non. Quand l'enquêteur lui a demandé comment on s’était retrouvés derrière la benne, il a dit qu’il ne savait pas. Il a admis qu’il avait embrassé d’autres filles à cette fête, dont ma sÅ“ur, qui l’avait repoussé. Il a admis qu’il voulait coucher avec quelqu’un. J’étais l’antilope blessée du troupeau, complètement seule et vulnérable, incapable physiquement de me défendre, et il m’a choisie. Parfois je me dis que si je n’y avais pas été, rien de tout ça ne se serait passé. Mais ensuite je me suis rendue compte que ça se serait passé, ça serait juste arrivé à quelqu’un d'autre. Tu étais sur le point d’entrer dans quatre années d’accès à des filles bourrées et à des fêtes, et si c’est comme ça que tu as commencé, c’est bien que tu n’aies pas continué. Le lendemain de ce qu'il s'est passé, il a dit qu’il pensait que j’avais aimé ça parce que je lui avais caressé le dos. Une caresse dans le mentionné mon consentement, ni même aucune discussion qu’on a pu avoir, juste que je lui ai caressé le dos. J’ai appris dans les médias que mes fesses et mon vagin étaient à découvert, qu’on m’avait peloté les seins, qu’on m’avait enfoncé des doigts et, avec, des aiguilles de pin et d’autres détritus, que ma peau dénudée et ma tête avaient râpé le sol derrière une benne à ordures pendant qu’un première année en érection se frottait contre mon corps inanimé et à demi-nu. Mais je ne me souviens de rien, alors comment prouver que je n’ai pas aimé ç me suis dit, aucune chance qu’on aille jusqu’au procès; il y a des témoins, de la terre dans mon corps, il s’est enfui mais s’est fait arrêter. On allait trouver un accord, il présenterait des excuses en bonne et due forme et chacun de nous passerait à autre chose. Mais non. On m’a dit qu’il avait embauché un très bon avocat, des experts pour témoigner, des détectives privés pour fouiller ma vie privée et s’en servir contre moi, trouver des incohérences dans mon témoignage pour nous décrédibiliser ma sÅ“ur et moi, pour montrer que cette agression sexuelle n’était rien qu’un malentendu. On m’a dit qu’il ne reculerait devant rien pour prouver à tous qu’il y avait juste eu m’a non seulement dit que j’avais été agressée, mais aussi que techniquement, comme je ne me rappelais rien, je ne pourrais pas prouver que je n’étais pas d’accord. Et ça m’a cabossée, ça m’a meurtrie, ça m’a presque brisée. C’est le pire des chaos de s’entendre dire qu’on s’est fait agresser, presque violer, au vu de tous, mais qu’on ne sait pas encore si ça compte comme une agression. J’ai dû me battre pendant une année entière pour bien faire comprendre que quelque chose clochait. ÂOn m’a assené des questions fermées, acerbes, qui disséquaient ma vie privée, amoureuse, ma vie passée, ma vie de famille, des questions ineptes, une accumulation de détails sans importance visant à trouver une excuse à ce type qui m’a déshabillée à moitié sans même prendre la peine de me demander mon pré Quand on m’a dit de me préparer au cas où je perdrais, j’ai répondu que c’était impossible. Il est coupable depuis la minute où j’ai repris conscience. Personne ne pourra me convaincre du contraire, pas après le mal qu’il m’a fait. Le pire, m’a-t-on prévenue, c’est que comme il sait que je ne me souviens de rien, c’est lui qui déroulera le script. Il racontera ce qu’il voudra, personne ne pourra contester. J’étais impuissante, je n’avais pas voix au chapitre, j’étais sans défense. Mes trous de mémoire allaient être utilisés contre moi. Mon témoignage était fragile, incomplet et on m’avait fait croire que je ne serais peut-être pas assez bien pour gagner le procès. Son avocat a constamment rappelé au jury que le seul qu’on pouvait croire était Brock, puisque la fille n’avait aucun souvenir. Cette impuissance fut temps que j’aurais pu consacrer à panser mes plaies, je l’ai passé à essayer de me souvenir des détails les plus sordides de cette nuit-là , me préparant à répondre aux questions indiscrètes et agressives que me poserait son avocat pour me dérouter, me faire me contredire, contredire ma sÅ“ur, des questions formulées de telle manière à manipuler mes réponses. Au lieu de dire ÂAvez-vous remarqué des égratignures?», son avocat m’a demandé ÂVous n’avez remarqué aucune égratignure, c’est bien cela?» Un jeu stratégique censé me pousser à dénigrer ma propre valeur, comme si j’allais mordre à l’hameçon. L’agression sexuelle était évidente, mais au tribunal, j’ai dû répondre à ce genre de questionsQuel âge avez-vous? Combien pesez-vous? Vous aviez mangé quoi ce jour-là ? Bon, vous aviez mangé quoi au dÃner? Qui avait préparé le dÃner? Vous aviez bu en dÃnant? Non, même pas de l’eau? Quand avez-vous bu? À quel point avez-vous bu? Vous avez bu dans quel récipient? Qui vous a servi votre boisson? Vous buvez à quel point, habituellement? Qui vous a amené à cette fête? À quelle heure? Mais où exactement? Vous portiez quoi? Pourquoi alliez-vous à cette fête? Qu’avez-vous fait en arrivant? Vous en êtes sûre? Mais à quelle heure est-ce que vous avez fait ça? Que veut dire ce texto? À qui est-ce que vous avez envoyé ce texto? Quand êtes-vous allée uriner? Où avez-vous uriné? Avec qui avez-vous uriné dehors? Votre téléphone était-il en mode silencieux quand votre sÅ“ur a appelé? Vous vous rappelez l’avoir mis en mode silencieux? Vraiment, parce qu’à la page 53 je tiens à signaler que vous avez dit qu’il était en mode normal. Est-ce que vous buviez à la fac? Vous avez dit que vous étiez une fêtarde? Ça vous est arrivé souvent, de perdre connaissance? Faisiez-vous la fête dans des fraternités? C’est sérieux avec votre petit ami? Avez-vous des relations sexuelles avec lui? Quand est-ce que vous vous êtes mis ensemble? Est-ce que vous pourriez le tromper? Est-ce que vous avez déjà trompé? Qu’est-ce que vous insinuiez quand vous avez dit vouloir le récompenser? Vous rappelez-vous l’heure qu’il était quand vous vous êtes réveillée? Vous portiez votre cardigan? De quelle couleur était votre cardigan? Vous vous rappelez autre chose de cette nuit-là ? Non? Okay, eh bien, nous allons laisser Brock complé m’a assené des questions fermées, acerbes, qui disséquaient ma vie privée, amoureuse, ma vie passée, ma vie de famille, des questions ineptes, une accumulation de détails sans importance visant à trouver une excuse à ce type qui m’a déshabillée à moitié sans même prendre la peine de me demander mon prénom. Après l’agression physique, j’ai subi une agression verbale, des questions brutales qui disaient, regardez, son témoignage n’est pas cohérent, elle est folle, quasi alcoolique, elle voulait sûrement coucher, ce type est genre un athlète non, ils étaient soûls tous les deux, bref, les trucs dont elle se souvient à l’hôpital sont arrivés après les faits, pourquoi en tenir compte, Brock risque gros alors tout ça est vraiment pénible pour puis vint son tour de témoigner et j’ai appris ce que signifiait être persécutée à nouveau. Je voudrais vous rappeler que la nuit suivant les faits, il a dit qu’il n’avait jamais eu l’intention de me ramener dans sa chambre. Il a dit qu’il ne savait pas comment on s’était retrouvés derrière une benne à ordures. Il s’est levé pour partir parce qu’il ne se sentait pas très bien, quand on l’a poursuivi et attaqué. Il a ensuite appris que je n’avais aucun souvenir de tout ç un an plus tard, comme je l’avais prédit, un nouveau dialogue s'amorça. Brock se mit à raconter une histoire différente, étrange, un genre de roman pour jeunes adultes mal écrit avec des baisers, des gens qui dansent, se prennent la main, qui tombent tendrement à la renverse et, le plus important dans cette nouvelle version, il y avait soudainement consentement. Un an après l’incident, il s’est souvenu que ah oui, au fait, elle avait dit qu’elle était d’accord, pour tout, donc dit m’avoir demandé si je voulais danser. Apparemment, j’ai dit oui. Il dit m’avoir demandé si je voulais aller dans sa chambre, j’ai dit oui. Ensuite, il m’a demandé s’il pouvait me doigter et j’ai dit oui. La plupart des mecs ne demandent pas ÂEst-ce que je peux te doigter?», en général les choses progressent naturellement, avec un consentement mutuel, pas une séance de questions-réponses. Mais apparemment, je lui ai donné carte blanche. Il en est persuadé. Même dans son histoire, je n’ai dit en tout et pour tout que trois mots, oui oui oui, avant de me retrouver à moitié nue sur le sol. Note pour plus tard si vous n’êtes pas sûr qu’une fille est en mesure ou non de donner son consentement, vérifiez qu’elle soit capable de prononcer une phrase entière. Tu n’as même pas essayé. Rien qu’une suite de mots cohérents. Où est la confusion là -dedans? C’est juste du bon sens, de la décence lui, la seule raison pour laquelle on était par terre c’est parce que je suis tombée. Note si une fille tombe, aide-la à se relever. Si elle est trop soûle pour marcher et se casse la figure, ne lui grimpe pas dessus, ne te frotte pas contre elle, ne lui retire pas ses sous-vêtements, ne mets pas ta main dans son vagin. Si une fille tombe, relève-la. Si elle porte un cardigan par-dessus sa robe, ne lui enlève pas pour pouvoir lui toucher les seins. Peut-être qu’elle a froid, peut-être que c’est pour ça qu’elle a mis ce dans ta version, deux Suédois à vélo se sont approchés de toi et tu t'es enfui. Quand ils t’ont plaqué au sol, pourquoi est-ce que tu n’as pas dit ÂStop! Tout va bien, demandez-lui, elle est juste là -bas, elle vous le dira»? Je veux dire, tu venais de me demander mon consentement, non? J’étais consciente, non? Quand les policiers sont arrivés et ont interrogé le méchant Suédois qui t’a plaqué, il pleurait tellement à cause de ce qu’il avait vu qu’il n’arrivait même pas à avocat a plusieurs fois souligné que, eh bien, nous ne savons pas exactement à quel moment elle s’est évanouie. Et tu as raison, peut-être que mes paupières battaient encore et que je n’étais pas encore complètement atone. Mais ça n’a jamais été le propos. J’étais trop soûle pour parler, trop soûle pour exprimer mon consentement et ce bien avant de me retrouver par terre. Personne n’aurait jamais dû me toucher. Brock a dit ÂÀ aucun moment je me suis rendu compte qu’elle ne réagissait pas. Si une telle chose m’avait traversé l’esprit, j’aurais immédiatement arrêté.» Je t’explique si ton plan c’était de t’arrêter seulement au moment où je ne réagirais plus, alors tu n’as toujours rien compris. Et de toute façon, tu ne t’es même pas arrêté quand je me suis évanouie! C’est quelqu’un d’autre qui t’a interrompu. Deux types à vélo ont remarqué, dans le noir, que je ne bougeais pas et ont dû te plaquer au sol. Comment est-ce que tu ne l'as pas remarqué alors que tu étais sur moi?Tu as dit que tu aurais arrêté et que tu serais allé chercher de l’aide. Tu dis ça, mais explique-moi comment tu m’aurais aidée, étape par étape, vraiment, explique-moi. Je veux savoir, si ces méchants Suédois ne m’avaient pas trouvée, comment se serait finie cette nuit-là . Je te le demande est-ce que tu aurais remonté mes sous-vêtements roulés sur mes bottes? Démêlé mon collier? Est-ce que tu aurais fermé mes jambes, est-ce que tu m’aurais couverte? Enlevé les aiguilles de pin de mes cheveux? Demandé si les écorchures sur mon cou et mes fesses me faisaient mal? Est-ce que tu serais allé chercher un ami pour lui demander de t’aider à m’emmener dans un endroit chaud et confortable? Je fais des nuits blanches quand je pense à la manière dont ça aurait pu se passer si ces deux gars n’avaient jamais débarqué. Qu’est-ce qui me serait arrivé? Voilà une question à laquelle tu n’auras jamais la bonne réponse, une chose que tu n’arrives pas à expliquer, même un an aprè plus de tout ça, il affirme que j’ai joui après une minute de pénétration digitale. L’infirmière a dit qu’il y avait des lacérations, des éraflures et de la terre dans mon vagin. C’était avant ou après mon orgasme?Nous informer sous serment que oui, j’en avais envie, et que oui, j’avais donné ma permission et que c’est toi la vraie victime, attaqué par des Suédois pour des raisons inconnues, c’est consternant, c’est dément, c’est égoïste, c’est pernicieux. C’est déjà bien assez de souffrir sans que quelqu’un s’acharne à minimiser la gravité et la validité de cette famille a dû regarder des photos de ma tête sanglée à un brancard jonché d’aiguilles de pin, de mon corps à même la terre, les yeux clos, les cheveux en bataille, les membres tordus, la robe relevée. Et après tout ça, ma famille a dû écouter ton avocat dire que ces photos avaient été prises après les faits, qu’il ne fallait donc pas en tenir compte. Dire que oui, mon infirmière a confirmé des rougeurs et des écorchures à l’intérieur de mon corps, un traumatisme important des organes génitaux mais que c’est ce qui se passe quand on doigte quelqu’un et il a déjà reconnu l’avoir fait. D’écouter ton avocat dresser un portrait de moi façon Girls Gone Wild, comme si ça allait prouver d’une manière ou d’une autre que je l’avais bien cherché. De l’entendre dire que si j’avais l’air soûle au téléphone, c’est parce que je faisais l’idiote en prenant une voix bêbête. D’attirer l’attention sur le fait que dans un message laissé sur son répondeur, je disais à mon copain que j’allais le récompenser et qu’on sait tous à quoi je pensais. Je tiens à préciser que mon programme de récompenses est non cessible, surtout s'il s'agit d'un inconnu qui s’approcherait de moi. ÂCe n’est pas une énième coucherie bourrée d’étudiants résultant d'une suite de mauvaises décisions. Une agression n’est pas un Durant ce procès, il a causé des dommages irréversibles à ma famille et moi, qui devions l’écouter en silence donner sa version de la soirée. Mais au final, ses affirmations sans fondements et la logique tordue de son avocat n’ont trompé personne. La vérité a triomphé, la vérité a parlé d’ es coupable. Douze jurés t’ont reconnu coupable de trois chefs d’accusation au-delà de tout doute raisonnable, c’est douze votes par chef d’accusation, trente-six oui qui confirment ta culpabilité, c’est 100%, l’unanimité. Et moi qui pensais que c’était terminé pour de bon, qu’il assumerait enfin ses actes, qu’il présenterait des excuses en bonne et due forme et qu’on pourrait enfin passer à autre chose, que ça irait mieux. Et puis j’ai lu ta dé tu espères qu’un de mes organes implose de colère et me tue, on y est presque. Tu brûles. Ce n’est pas une énième coucherie bourrée d’étudiants résultant d'une suite de mauvaises décisions. Une agression n’est pas un accident. Curieusement, tu n’as toujours pas compris. Curieusement, tu sembles toujours confus. Je vais maintenant lire des extraits de la déclaration de l’accusé et y ré as dit Comme j’étais bourré je n’ai pas pris les meilleures décisions et elle non n’est pas une excuse. Est-ce que c’est un facteur? Oui. Mais ce n’est pas l’alcool qui m’a déshabillée, doigtée, qui a laissé le sol écorcher mon visage, mon corps presque nu. Boire plus que de raison fut une erreur de débutant que je veux bien reconnaÃtre, mais qui n’a rien de criminel. Tout le monde dans cette pièce a déjà regretté une soirée trop arrosée, ou connaÃt quelqu’un dont c’est le cas. Regretter un abus d’alcool, ce n’est pas la même chose que regretter une agression sexuelle. On était tous les deux soûls, la différence c’est que je n’ai pas enlevé ton pantalon et tes sous-vêtements, je ne t’ai pas touché de manière inappropriée et je ne me suis pas enfuie. Voilà la diffé as dit Si j’avais voulu faire connaissance, j’aurais dû lui demander son numéro plutôt que lui proposer de monter dans ma ne suis pas en colère parce que tu ne m’as pas demandé mon numéro. Même si on se connaissait, je n’aurais pas voulu me retrouver dans cette situation. Mon propre copain me connaÃt, mais s’il demandait à me doigter derrière une benne, je lui mettrais une gifle. Aucune fille n’a envie de se retrouver dans cette situation. Personne. Je me fiche de savoir si tu as ou non leur numé as dit J’ai bêtement pensé que je pouvais faire la même chose que tous les gens autour de moi, c’est-à -dire boire. J’ai eu nouveau, tu n’es pas en tort parce que tu as bu. Personne autour de toi ne m’agressait sexuellement. Tu es en tort parce que tu as fait ce que personne d’autre ne faisait, c’est-à -dire presser ta bite en érection dans ton pantalon contre mon corps nu et sans défense, dans un endroit sombre, à l’abri du regard et de la protection des autres invités, où ma propre sÅ“ur n’a pas su me trouver. Boire n’est pas ton crime. Retirer et jeter mes sous-vêtements comme un papier de bonbon pour pénétrer mon corps avec tes doigts, voilà ton tort. Pourquoi ai-je encore besoin d’expliquer tout as dit Pendant le procès, je ne voulais pas la persécuter du tout. C’était seulement mon avocat et sa manière d’appréhender l’ avocat n’est pas ton bouc émissaire, il te représente. Est-ce que ton avocat a dit des choses excessivement rageantes et dégradantes? Absolument. Il a dit que tu avais eu une érection parce qu’il faisait as dit être en train de créer un programme destiné aux lycéens et aux étudiants dans lequel tu partages ton expérience pour Âdénoncer la culture de l’alcool sur les campus et la promiscuité sexuelle qui s’ensuit».La culture de l’alcool sur les campus. C’est ça qu’on veut dénoncer? Tu crois que c’est contre ça que j’ai passé un an à me battre? Pas sensibiliser aux agressions sexuelles sur les campus, ou bien au viol, ou apprendre à reconnaÃtre un consentement. La culture de l’alcool sur les campus. À bas Jack Daniels. À bas la vodka Skyy. Si tu veux parler d’alcoolisme aux gens, va à une réunion des AA. Tu te rends compte qu’avoir un problème d’alcool, c’est différent de boire puis essayer avec acharnement d’avoir une relation sexuelle avec quelqu’un? Montre aux hommes comment respecter les femmes, pas comment se calmer sur la culture de l’alcool et la promiscuité sexuelle qui s’ensuit. Qui s’ensuit, comme un effet secondaire, comme une assiette de frites avec ta commande. À quel moment est-il question de promiscuité? Aucun média n’a titré Brock Turner, coupable d’avoir trop bu et de la promiscuité sexuelle qui s’ensuit. Les agressions sexuelles sur les campus. Voilà la première diapo de ton PowerPoint. Sois-en assuré si tu ne changes pas le sujet de tes interventions, je te suivrai dans chaque école où tu iras pour une présentation complé n’y a pas longtemps, tu as dit je veux montrer aux gens qu’une soirée de beuverie peut détruire toute une vie, une seule vie, la tienne, tu as oublié la mienne. Laisse-moi reformuler la phrase pour toi je veux montrer aux gens qu’une soirée de beuverie peut détruire deux vies. Toi et moi. Tu es la cause, je suis l’effet. Tu m’as entraÃnée dans cet enfer avec toi, replongée dans cette nuit, encore et encore. Tu as fait tomber nos deux tours, je me suis effondrée en même temps que toi. Si tu penses que j’ai été épargnée, que je m’en suis sortie indemne, qu’aujourd’hui je chevauche vers le soleil couchant et que c’est toi qui souffres le plus, tu te trompes. Personne n’est gagnant. Nous sommes tous dévastés, nous essayons tous de trouver du sens à toute cette souffrance. Les dégâts que tu as subis sont concrets tu perds titres, diplômes, inscription à l’université. Les dégâts que j’ai subis sont internes, invisibles, je les transporte avec moi. Tu m’as pris ma valeur, ma vie privée, mon énergie, mon temps, ma sécurité, mon intimité, ma confiance en moi, ma voix même, jusqu’à aujourd’ vois, nous avons une chose en commun, c’est que nous avons été tous les deux incapables de nous lever le matin. La douleur ne m’est pas étrangère. Tu as fait de moi une victime. Dans les journaux, mon nom était Âfemme inconsciente sous l’emprise de l’alcool», dix syllabes, et rien d’autre. Pendant un moment, j’ai cru que j’étais réduite à ça. J’ai dû me forcer à réapprendre mon vrai nom, mon identité. À réapprendre que je ne suis pas que ça. Que je ne suis pas seulement une victime bourrée dans une soirée de fac retrouvée derrière une benne à ordures, alors que toi tu es le nageur All American dans une université d’élite, innocent tant que sa culpabilité n’a pas été démontrée, avec tellement de choses à perdre. Je suis un être humain qui a été blessé de manière irréversible, ma vie a été mise en veille pendant plus d’un an, en attendant de déterminer si j’avais une quelconque indépendance, ma joie naturelle, ma douceur et le style de vie paisible que je connaissais ont été déformés au point d’être méconnaissables. Je me suis renfermée, je suis devenue énervée, je m’auto-dépréciais, j’étais fatiguée, irritable, vide. L’isolement était parfois insupportable. Tu ne peux pas me rendre la vie que j’avais avant cette nuit-là . Pendant que tu te faisais du souci pour ta réputation, tous les soirs je mettais des cuillères au réfrigérateur pour qu’au réveil, je les pose sur mes yeux boursouflés à force d’avoir pleuré, pour diminuer le gonflement et être capable de les ouvrir. J’arrivais au travail une heure en retard chaque matin, m’excusais et sortais pleurer dans la cage d’escalier, je peux te dire où se trouvent toutes les meilleures cachettes pour pleurer sans être entendu dans ce bâtiment. La douleur est devenue si intense que j’ai été obligée de raconter les détails privés à ma patronne pour qu’elle comprenne les raisons de mon départ. J’avais besoin de temps parce que continuer jour après jour n’était plus possible. J’ai utilisé mes économies pour aller aussi loin que je le pouvais. Je ne suis pas retournée travailler à plein temps car je savais qu’il faudrait que je prenne des semaines de congé à un moment pour les audiences et le procès, qui étaient constamment reportés. Ma vie a été mise entre parenthèses pendant plus d’un an, ma structure s’était effondré n’arrive pas à dormir seule la nuit sans qu’il y ait une lumière allumée, comme une enfant de 5 ans, parce que je fais des cauchemars où l’on me touche et je n’arrive pas à me réveiller, je suis allée jusqu’à attendre que le soleil se lève, afin de me sentir suffisamment en sécurité pour dormir. Pendant trois mois, je suis allée me coucher à 6 heures du j’étais fière de mon indépendance, aujourd’hui j’ai peur d’aller me promener le soir, d’assister à des soirées où il y a de l'alcool avec des amis, où je devrais me sentir à l’aise. Je suis devenue une petite bernacle qui a toujours besoin d’être à côté de quelqu’un, d’avoir mon petit ami avec moi, pour dormir, pour me protéger. Cette faiblesse que je ressens, cette façon craintive que j’ai de me déplacer dans la vie, toujours sur mes gardes, sur la défensive, prête à me mettre en colère, suscitent chez moi un sentiment de n’as pas idée à quel point j’ai travaillé dur pour reconstruire des parties de moi qui sont encore fragiles. Il m’a fallu huit mois pour réussir à simplement parler de ce qui était arrivé. Je n’arrivais plus à communiquer avec mes amis, avec tout mon entourage. Je criais sur mon petit ami, sur ma propre famille à chaque fois qu’ils abordaient le sujet. Tu ne m’as jamais permis d’oublier ce qui m’était arrivé. À la fin de l’audience, du procès, j’étais trop fatiguée pour parler. Je suis partie épuisée, silencieuse. Je suis rentrée à la maison, j’ai éteint mon téléphone et pendant des jours, je n’ai plus ouvert la bouche. Tu m’as payé un billet pour une planète où j’ai vécu toute seule. Chaque fois qu’un nouvel article était publié, je vivais avec la sensation paranoïaque que toute ma ville allait apprendre ce qui s’était passé et m’identifierait comme la fille qui s’était fait agresser. Je ne voulais de la pitié de personne et je suis encore en train d’essayer d’apprendre que Âvictime» fait partie de mon identité. Tu as fait de ma propre ville un lieu où je me sens ne peux pas me rendre mes nuits sans sommeil. Le fait que j’éclate en sanglots incontrôlables quand je regarde un film où une femme est agressée, pour le dire pudiquement, cette expérience a augmenté mon empathie envers les autres victimes. J’ai perdu du poids à cause du stress, et quand on me faisait des réflexions, je disais que je courais beaucoup depuis un certain temps. À certains moments, je ne supportais plus qu’on me touche. Je dois de nouveau apprendre que je ne suis pas fragile, que je suis capable, que je suis saine, pas juste furieuse et je vois ma petite sÅ“ur souffrir, quand je la vois incapable de suivre à l’école, être privée de joie, quand elle pleure si fort au téléphone qu’elle a du mal à respirer, qu’elle me demande pardon, encore et encore, de m’avoir laissée seule ce soir-là , pardon, pardon, pardon, quand elle se sent plus coupable que toi, alors je ne te pardonne pas. Ce soir-là , je l’ai appelée pour essayer de la trouver, mais tu m’as trouvée avant elle. La conclusion de ton avocat commençait par ces mots ÂSa sÅ“ur a dit qu’elle allait bien, et qui la connaÃt mieux que sa sÅ“ Tu as essayé d’utiliser ma propre sÅ“ur contre moi? Tes points d’attaque étaient si faibles, si bas, c’en était presque gênant. Tu ne la touches n’aurais jamais dû me faire ça. Deuxièmement, tu n’aurais jamais dû me forcer à me battre si longtemps pour te dire tu n’aurais jamais dû me faire ça. Mais on en est là . Le mal est fait, personne ne peut le défaire. Et à présent, nous avons tous les deux le choix. Nous pouvons laisser ça nous détruire, je peux rester en colère, blessée et toi dans le déni, ou bien nous pouvons l’affronter en face, moi j’accepte la douleur, toi tu acceptes la punition, et on passe à autre vie n’est pas foutue, tu as des dizaines d’années devant toi pour réécrire ton histoire. Le monde est immense, il est tellement plus grand que Palo Alto et Stanford, et tu t’y feras une place où tu pourras être utile et heureux. Mais pour l’instant, tu n’as plus le droit de hausser les épaules et de ne pas savoir où tu en es. Tu n’as pas le droit de faire comme si il n’y avait pas eu de signaux d’alerte. Tu as été reconnu coupable de m’avoir violée, intentionnellement, en faisant usage de la force, sexuellement, avec l’intention de nuire, et tout ce que tu arrives à admettre c’est que tu as consommé de l’alcool. Ne te plains pas que ta vie est chamboulée pour le pire parce que l’alcool t’a poussé à commettre de mauvaises actions. Trouve le moyen d’assumer ta propre maintenant, au sujet de la condamnation. Quand j’ai lu le rapport de l’agent de probation, je n’y croyais pas, j’étais consumée par une colère qui a fini par se transformer en une profonde tristesse. Mes déclarations ont été minimisées au point d’en être déformées et sorties de leur contexte. Je me suis battue avec acharnement pendant ce procès et il est hors de question que je laisse un agent de probation qui prétend évaluer mon état actuel et ce que je souhaite en quinze minutes de conversation, dont la plus grande partie a été consacrée à répondre à mes questions sur le système judiciaire, en minimiser le résultat. Le contexte aussi est important. Brock devait encore faire sa déclaration, et je n’avais pas lu ses vie est mise en pause depuis plus d’un an, une année de colère, d’angoisse et d’incertitude, jusqu’à ce qu’un jury de mes pairs rende un jugement qui a validé les injustices que j’avais endurées. Si Brock avait admis sa culpabilité, manifesté des remords et proposé un accord avant, j’aurais envisagé une peine plus légère, par respect pour son honnêteté, reconnaissante de pouvoir permettre à nos vies d’aller de l’avant. Au lieu de cela, il a pris le risque du procès, ajoutant l’insulte à la blessure, et m’a forcée à revivre cette souffrance tandis que les détails de ma vie personnelle et l’agression sexuelle dont j’ai été victime étaient violemment disséqués en public. Il nous a poussés, moi et ma famille, à vivre une année de souffrances inexplicables et inutiles, et il doit assumer les conséquences de cette remise en question de son crime, d’avoir mis ma douleur en doute, de nous avoir fait attendre si longtemps pour que justice soit dit à l’agent de probation que je ne voulais pas que Brock pourrisse en prison. Je n’ai pas dit qu’il ne méritait pas de se retrouver derrière les barreaux. La recommandation de l’agent de probation d’un an ou moins dans une prison du comté est un coup de règle sur les doigts, une raillerie de la gravité de ses agressions, une insulte pour moi et pour toutes les femmes. Cela envoie le message qu’un inconnu peut entrer en vous sans qu’il y ait consentement et qu’il recevra une sanction inférieure à ce qui a été défini comme la peine minimum. La probation ne devrait pas lui être accordée. J’ai aussi dit à l’agent de probation que ce que je voulais vraiment, c’était que Brock se rende compte, qu’il comprenne et admette qu’il a mal après avoir lu le rapport du prévenu, je suis extrêmement déçue, j’ai l’impression qu’il ne montre aucun remords sincère et qu’il n’assume pas la responsabilité de sa conduite. J’ai totalement respecté son droit à avoir un procès, mais même après que douze jurés l’ont reconnu coupable à l’unanimité de trois crimes, tout ce qu’il a admis avoir fait est d’avoir ingéré de l’alcool. Quelqu’un incapable d’assumer la pleine responsabilité de ses actes ne mérite pas une peine atténuée. Il est profondément offensant qu’il tente de diluer le viol dans une suggestion de Âpromiscuité». Par définition, le viol n’est pas l’absence de promiscuité, le viol est l’absence de consentement, et cela me perturbe profondément qu’il ne soit même pas capable de voir cette diffé de probation a pris en compte le fait que l’accusé était jeune et qu’il n’avait jamais été condamné. À mon avis, il est assez âgé pour savoir que ce qu’il a fait est mal. Dans ce pays, à 18 ans vous pouvez aller à la guerre. À 19 ans, vous êtes assez vieux pour payer les conséquences si vous avez tenté de violer quelqu’un. Il est jeune, mais il est assez vieux pour avoir un peu de il s’agit d’une première fois, je comprends la tentation de l’indulgence. D’un autre côté, en tant que société, nous ne pouvons pas pardonner la première agression sexuelle ou le premier viol digital de tout le monde. Cela n’a aucun sens. Le fait que le viol est un acte grave doit être communiqué clairement, il ne faut pas créer une culture qui suggère d’apprendre de façon empirique que le viol est condamnable. Les sanctions des agressions sexuelles doivent être sévères, de telle sorte que les gens aient suffisamment peur pour utiliser leur bon sens, même s’ils sont ivres, elles doivent être assez sévères pour être pré de probation a pris en compte le fait qu’il ait dû renoncer à une bourse de natation durement acquise. La vitesse de nage de Brock n’atténue en rien la gravité de ce qui m’est arrivé, et ne devrait en rien atténuer la sévérité de sa sanction. Si un délinquant sans casier venu d’un milieu défavorisé était accusé de trois crimes et n’avait avancé d’autre justification que l’abus d’alcool, à quoi serait-il condamné? Le fait que Brock était un athlète dans une université privée ne devrait pas être considéré comme un droit à l’indulgence mais comme une occasion d’envoyer le message que les agressions sexuelles sont illégales, quelle que soit la classe de probation a déclaré que cette affaire, lorsqu’on la comparait à d’autres crimes de même nature, pouvait être considérée comme moins grave étant donné le niveau d’ébriété du prévenu. À vivre, c’était grave. C’est tout ce que j’en fait pour démontrer qu’il méritait la clémence? Il n’a fait que s’excuser d’avoir bu et n’a toujours pas défini les agressions sexuelles qu’il a commises sur moi, il n'a fait que m'accabler, encore et encore, sans jamais s’arrêter. Il a été déclaré coupable de trois crimes et il est temps qu’il accepte les conséquences de ses actes. On ne va pas lui pardonner comme ç sera enregistré à vie comme un délinquant sexuel. Il n’y aura pas de prescription. Tout comme ce qu’il m’a fait ne sera pas prescrit, ne disparaÃtra pas après un nombre d’années convenu. Cela restera avec moi, cela fait partie de mon identité, ça a changé pour toujours ma manière de me comporter, la manière de vivre le restant de ma conclure, je voudrais dire merci. À tout le monde, de l’interne qui m’a donné des flocons d’avoine quand je me suis réveillée à l’hôpital ce matin-là à l’assistante qui a attendu à côté de moi, en passant par les infirmières qui m’ont calmée, l’enquêteur qui m’a écoutée et ne m’a jamais jugée, à mes avocats qui se sont sans faillir tenus à mes côtés, à mon psy qui m’a appris à trouver du courage dans la vulnérabilité, à ma patronne pour sa gentillesse et sa compréhension, à mes incroyables parents qui m’apprennent à transformer la douleur en force, à ma grand-mère qui a fait passer du chocolat en douce dans la salle d’audience pendant cette épreuve pour me le donner, à mes amis qui me rappellent comment être heureuse, à mon petit ami, patient et aimant, à mon indomptable sÅ“ur qui est l’autre moitié de mon cÅ“ur, à Alaleh, mon idole, qui s’est battue inlassablement et n’a jamais douté de moi. Merci à tous ceux qui sont impliqués dans ce procès pour votre temps et votre attention. Merci aux filles de tout le pays qui ont envoyé des lettres au procureur de mon district pour qu’il me les donne, à tous ces inconnus qui se sont souciés de surtout, merci aux deux hommes qui m’ont sauvée, que je n’ai toujours pas rencontrés. Je dors avec deux dessins de vélos que j’ai faits, scotchés au-dessus de mon lit, pour me rappeler qu’il y a des héros dans cette histoire. Que nous nous préoccupons les uns des autres. Avoir connu tous ces gens, avoir senti leur protection et leur amour, c’est quelque chose que je n’oublierai enfin, aux filles, où que vous soyez, je suis avec vous. Les soirs où vous vous sentez seules, je suis avec vous. Quand on ne vous croit pas, quand on vous ignore, je suis avec vous. Je me suis battue chaque jour pour vous. Alors n’arrêtez jamais de vous battre, moi je vous crois. Comme l’a écrit l’auteure Anne Lamott ÂLes phares ne sillonnent pas les Ãles en courant à la recherche de bateaux à sauver; ils se contentent de se tenir droit et de briller». Bien que je ne puisse pas sauver tous les bateaux, j’espère que parce que j’ai parlé aujourd’hui, vous avez absorbé un petit peu de lumière, une petite conviction qu’on ne peut pas vous faire taire, une petite satisfaction que justice a été rendue, une petite assurance que nous allons quelque part, et une grande, grande conviction que vous êtes importantes, incontestablement, vous êtes intouchables, vous êtes belles, vous devez être estimées, respectées, indéniablement, chaque minute de chaque jour, vous êtes puissantes et personne ne peut vous enlever ça. À toutes les filles du monde, je suis avec vous. de l'anglais par Nora Bouazzouni, Cécile Dehesdin et Bérengère Viennot.
Lesbons gestes à adopter pour soulever une personne en perte d’autonomie. Pour soulever une personne en situation de handicap en évitant les incidents: – Assurez-vous d’avoir l’équipement nécessaire pour effectuer l’opération en toute sécurité. Par exemple en portant des chaussures antidérapantes, en ayant le fauteuil roulant
La prise en charge des personnes âgées est loin de faire suffisamment de progrès. Cependant elle en fait le développement des services à la personne, le financement de la dépendance, mais aussi le progrès technologique, offrent des possibilités de plus en plus intéressantes pour améliorer la sécurité et le maintien à domicile des plus vieux. Le problème est que les personnes âgées, souvent, ne sont pas favorables à cette mise en sécurité ; le problème est aussi que cette sécurité a un coût côut financier, certes, mais plus encore coût en termes d’autonomie ; on peut dire que la sécurité est dangereuse, et que le moins risqué est de prendre des risques. Peut-on pour autant parler d’un droit au risque, et si oui comment le penser ? Avant de commencer ce travail, j’avais quelques certitudes. Elles ont disparu à mesure que j’écrivais. Ne me restent que deux ou trois repères, que je peux essayer de partager, quelques outils qu’on peut essayer de forger. LE PRINCIPE DE PRECAUTION C’est peu dire que rappeler combien le principe de précaution est à la mode. Une de ces modes agaçantes dans lesquelles on flaire sans peine que ceux qui l’invoquent n’ont pas compris de quoi il s’agit. Prenons donc la peine de reprendre la question à son début. Le principe de précaution est explicitement issu de la pensée de Hans Jonas, philosophe allemand contemporain, qui pose ce principe dans son livre majeur Le Principe Responsabilité ». Pour aller vite disons que Jonas est animé par un jugement très pessimiste sur l’évolution de la civilisation Contrairement au rêve des Lumières, elle n’a pas permis d’améliorer l’homme la dernière guerre mondiale en est la preuve. Le progrès technologique est devenu capable de produire des effets tellement dévastateurs qu’on ne peut plus croire qu’il va se réguler de lui-même. La position de Jonas est donc particulièrement noire l’homme a fait tant de mal que la question éthique n’est plus de savoir comment on va faire au mieux, mais simplement comment on va faire au moins mal. Il ne s’agit plus de faire progresser le monde mais d’éviter son effondrement. Le principe responsabilité » énonce que toutes nos actions doivent permettre de Léguer aux générations futures une terre humainement habitable et ne pas altérer les conditions biologiques de l’humanité. Le principe de précaution » énonce donc que Face à des risques graves et irréversibles, mais potentiels, l’absence de certitudes scientifiques ne doit pas retarder l’adoption de mesures qui auraient été jugées légitimes si de telles certitudes avaient été acquises. Autrement dit quand une innovation technologiques comporte des risques, on doit prendre des mesures maximales contre tous les dangers identifiables, y compris ceux qui seraient simplement imaginables. Et si on ne peut atteindre alors un niveau de sécurité suffisant, il convient de renoncer à l’innovation tant qu’on n’en sait pas plus sur les risques en question. On voit que le principe de précaution a une définition très restrictive quand on ne sait pas quantifier un risque on le considère comme maximal ; on voit aussi qu’il n’a rien à voir avec le principe de prévention » quand les risques sont connus et identifiés, on a le devoir d’en tenir compte, ou le principe de prudence quand une situation comporte des risques, on ne les assume qu’à bon escient. Un bon exemple d’application du principe de précaution serait la gestion du retour sur Terre des vaisseaux spatiaux on peut se demander si ces vaisseaux ne pourraient pas se trouver contaminés par des toxiques ou des organismes inconnus, dont la virulence pourrait se réveiller sur Terre. Il faudra donc probablement se comporter à l’égard de ces vaisseaux comme s’ils étaient effectivement contaminés. Mais quand on dit cela on met en évidence du même coup les limites, et même la faiblesse de la position de Jonas. D’abord il n’est pas difficile de constater que la conception qu’on se fait du danger est largement dépendante de l’époque Le retour des missions Apollo n’a pas été entouré d’un luxe de précautions bactériologiques, simplement parce qu’on ne se posait pas les problèmes en ces termes le livre de Jonas date de 1979. De la même façon les normes de sécurité dans les écoles n’ont rien à voir à notre époque avec ce qu’elles étaient au temps de notre enfance ; ce n’est pas la technologie qui est en cause, c’est notre vision de ce qu’est un risque acceptable ». Ou encore les risques de l’amiante sont connus de longue date ; ce qui a changé c’est notre conception de ce que sont les risques professionnels. Ensuite, et surtout sans doute, on n’est pas près de s’entendre sur ce qu’est un risque potentiel » ou un risque imaginable ». Car on peut toujours imaginer un risque, et si le projet était de n’agir que quand on est certain de ne courir aucun risque, alors on se condamnerait à ne plus agir du tout il n’est pas possible de prouver que les relais téléphoniques ne présentent aucun danger, car il n’existe aucun moyen de prouver un fait négatif. S’agissant par exemple des organismes génétiquement modifiés, la question présente un triple aspect En premier lieu il y a la question des enjeux économiques par le biais de la propriété privée de ces organismes. Ce n’est pas un risque, c’est un problème politique. Le principe de précaution n’a rien à voir là-dedans. En second lieu, il y a le fait que si on modifie du blé pour le rendre résistant aux pesticides, c’est pour pouvoir utiliser davantage de pesticides et donc être plus efficace. Le problème est que le taux de pesticides dans le blé va se trouver augmenté, et que c’est nous qui mangeons le blé. C’est un risque, mais parfaitement mesurable. Le principe de précaution n’a rien à voir là-dedans. En troisième lieu il y a la question de la nocivité de la modification génétique en elle-même. Pour autant qu’on sache il n’y en a aucune, et on se demande comment il y en aurait une ; dans l’état actuel de la science, penser le contraire est une marque d’obscurantisme, et le principe de précaution n’a rien à voir là-dedans. A moins qu’on ne dise que ce n’est pas sûr, à moins qu’on ne dise qu’on ne sait jamais. La limite du principe de précaution est exactement là on ne sait jamais. Mais si on ne sait jamais, alors aucune activité humaine n’a fait la preuve définitive de son absence de nocivité, et toute activité doit être arrêtée ; d’ailleurs qui, en 1970, aurait seulement imaginé que l’automobile allait réchauffer le climat ? Retenons donc les trois conséquences du principe de précaution elles s’appliquent parfaitement à notre propos sur la sécurité des personnes âgées Il est illusoire de prétendre évaluer tous les risques, et même de prétendre les imaginer. Ce que nous appelons un risque est fortement dépendant de notre conception actuelle. Les responsables actuels tendent à confondre principe de précaution et principe du parapluie ainsi dans le cas de la vaccination contre l’hépatite B, les effets secondaires étaient connus, répertoriés, quantifiés, et pas si mal ; et le rapport bénéfice/risque ne souffrait, et même aujourd’hui encore ne souffre, guère de discussion ; ce qui est à voir, c’est la manière dont on prend en charge l’aléa thérapeutique. LE PRINCIPE D’AUTONOMIE Parmi les discussions les plus violentes qui agitent le monde de la vieille Europe et le monde anglo-saxon, il y a deux conceptions différentes du bien. La vision européenne On sait que pour les européens que nous sommes, profondément marqués par la pensée grecque, et encore plus par sa relecture chrétienne, il existe le beau, le vrai et le bien, et que ces trois mots correspondent à des notions qui existent et peuvent faire l’objet d’un savoir. Il y a un beau en soi, une vérité absolue, et le bien est une donnée universalisable tous les hommes aspirent au même bien, et ils en ont la même conception que moi. Il s’ensuit par exemple une conception particulière du bien du malade. C’est ainsi, pour sortir du domaine médical, que la Convention Européenne sur l’exercice des droits de l’enfant prescrit qu’on doit consulter l’enfant personnellement, ... à moins que ce ne soit manifestement contraire aux intérêts supérieurs de l’enfant. Il existe donc un bien absolu, indiscutable, sur lequel tout le monde est censé s’accorder. Dans ce modèle la notion de bien n’est pas immanente à l’homme, elle lui vient d’ailleurs, que cet ailleurs soit le dieu ou la nature, et c’est parce qu’elle ne dépend pas de l’homme qu’on peut s’accorder dessus. Et c’est aussi pourquoi il ne saurait y avoir de désaccord éthique entre le malade et son médecin, puisque l’objectif de l’un et de l’autre est la guérison du malade. C’est pourquoi Louis Portes, premier président du Conseil de l’Ordre des Médecins, qui n’avait de leçons à recevoir de personne en matière d’humanisme et de courage, pouvait écrire en 1950 Tout patient est et doit être pour lui le médecin comme un enfant à apprivoiser, non certes à tromper, un enfant à consoler, non pas à abuser, un enfant à sauver, ou simplement à guérir. Cette vision paternaliste de la médecine se retrouve encore dans bien des textes de loi ; il ne faut pas la mépriser au nom d’une lecture caricaturale, et il n’est pas besoin d’une longue réflexion pour voir les catastrophes qu’on déclenche à la jeter inconsidérément aux orties. La vision anglo-saxonne À l’opposé de cette conception, il y a la conception autonomiste. Dans ce modèle le bien en soi n’existe pas, il n’y a que le bon est bien ce qui est bon, et le bon est ce que l’homme dit lui être profitable. C’est ainsi que la notion de plaisir est centrale dans la pensée des philosophes anglais des XVIIe et XVIIIe siècles, notamment Hobbes, Locke et Hume, qui sont à l’origine du siècle des Lumières, et plus encore de la pensée américaine. Comme il n’y a pas de bien absolu il suit qu’on ne peut juger une action à ses conséquences, et que le seul critère utilisable est le respect de principes d’action ; je n’agis pas pour faire un bien que je connais mais parce que mon devoir est d’agir ainsi. Ce qui compte ce n’est pas le contenu du contrat, c’est le respect du contrat. Il s’ensuit que la référence absolue est l’autonomie de la personne, c’est à dire la liberté qui lui est reconnue de décider pour elle en toute connaissance de cause. Tout doit être fait pour respecter sa liberté de choix, c’est à dire aussi sa liberté de dire quelles sont ses valeurs, quelles sont les choses importantes pour elle et quelles sont les choses accessoires. Dans cette vision des choses le médecin n’est pas un père aimant mais un simple conseiller technique dont le rôle se réduit à informer. On voit bien le principe qui est à l’oeuvre ici, et qui évoque irrésistiblement ce mot de Protagoras L’homme est la mesure de toute chose. Ce n’est pas un hasard, sans doute, si on retrouve ainsi quelque chose de l’opposition entre les sophistes et les platoniciens, mais cela nous mènerait trop loin. Il n’empêche on voit bien ici les limites de la construction anglo-saxonne, qui est d’ailleurs la même que celle, pour autant qu’on la connaisse, des sophistes pour les anglo-sxons, il y a un principe absolu, c’est qu’il n’y a pas de principe absolu ; la construction tient à condition de poser en principe que tout le monde considère son autonomie comme la valeur essentielle, et cela ne va pas de soi. Ce présupposé est parfaitement visible dans la procédure même utilisée par les américains en 1991 le Parlement édicte le Patient Self-Détermination Act, qui décide qu’à tout patient hospitalisé on doit remettre un document indiquant ses droits ; ce document comprend un dictionnaire explicatif, une charte des droits, une proposition de directives anticipées, un document sur l’ordre de réanimer ou non, un formulaire de désignation d’une personne de confiance, une liste des recours possibles. Mais faisant cela on reconnaît bel et bien que les humains ont suffisamment de choses en commun pour que cela puisse faire l’objet d’un écrit lisible et partageable par tous. Les limites de ces modèles Passons. Le problème qui nous intéresse au fond n’est pas de savoir quel modèle l’emporte sur l’autre, car chacun a des inconvénients évidents ; il est plutôt de savoir, précisément, quels sont ces inconvénients, c’est-à-dire quelles sont les impasses qui sont faites, sachant que de part et d’autre on est conscient de ces impasses mais qu’on les considère comme un prix à payer. Le modèle paternaliste conduit à des décisions comme l’arrêt dit Hédreul. Il s’agissait d’un homme atteint d’une forme familiale de maladie intestinale, avec un risque de cancer proche de 100%. Il lui avait donc été proposé une coloscopie. Malheureusement, et bien qu’aucune faute n’ait été commise, il a accumulé tous les ennuis imaginables, et il attaqué le médecin au motif qu’il n’avait pas été suffisamment informé des risques de la coloscopie. La justice a fini par trancher qu’il y avait bien eu défaut d’information mais que si le malade avait eu toute l’information il n’aurait pas pour autant refusé l’examen parce qu’aucun agent rationnel ne l’aurait fait. En d’autres termes la liberté n’est pas la liberté d’agir contre le bon sens, contre le vrai et le bien considérés comme des absolus. Décision pertinente dans le cas d’espèce ; on imagine sans peine les abus d’un tel système. Quant au modèle autonomiste, il aboutit à des décisions comme l’arrêt Doe une femme est enceinte ; l’enfant est menacé de graves séquelles neurologiques si l’accouchement est fait par voie normale ; la mère refuse la césarienne et le médecin est tenu de s’incliner. Cet arrêt pose évidemment le problème de la responsabilité de la mère vis-à-vis de son enfant, et renvoie à cette question la femme est libre de disposer de son corps mais il est des situations où elle héberge dans son corps le corps d’un autre, et de cet autre il ne va pas de soi qu’elle puisse disposer. Mais quand nous tenons ce raisonnement, ou quand nous disons que la mère n’était pas à même d’évaluer son risque, nous décidons de substituer notre système de valeurs à celui de la mère, et cela le modèle autonomiste nous l’interdit. Nous sommes donc en difficulté des deux côtés, car chacune des deux visions présente des inconvénients évidents. C’est cette difficulté que nous retrouverons dans la prise en charge des personnes âgées. UN MODELE DE RAISONEMENT LES BARRIERES DE LIT La question des barrières de lit est probablement un véritable emblème relativement à notre sujet. En effet c’est un domaine dans lequel l’irrationalité occupe une place prépondérante. Il convient de s’y attarder un peu. Les soignants français sont de grands amateurs de barrières de lit. On en compte jusqu’à 90% dans certains services hospitaliers, et ce sont loin d’être les plus mauvais. La formation des soignants accorde une grande place aux questions de sécurité, de sorte que la mise des barrières de lit est un réflexe contre lequel il est très difficile de lutter ce qui est redouté c’est que le malade tombe de son lit ; mais quand on fait remarquer au soignant que si ce malade paraplégique tombait un jour de son lit ce serait probablement une bonne nouvelle, le soignant réplique que, tout de même, les barrières sont aussi très pratiques pour accrocher la sonnette ou le cordon de la lumière ; bref pour une raison ou pour une autre il y a des barrières. C’est un modèle de position paternaliste. Et cette obstination est d’autant plus irrationnelle qu’en règle générale le soignant qui relève les barrières de lit omet, ce qui serait pourtant d’élémentaire prudence, de remettre le lit en position basse. Personnellement je déteste les barrières de lit. J’y ai des raisons précises d’abord bien souvent elles empêchent de se lever des gens qui pourraient parfaitement le faire, et en cela elles constituent une véritable contention, ce qui est un abus de pouvoir ; ensuite le seuls accidents mortels que j’ai observés en matière de chute d’un lit ont été le fait de patients qui ont enjambé la barrière de lit. Mais je dois bien admettre que si je déteste les barrières de lit, c’est aussi parce que je les déteste je déteste cette image du vieillard parqué dans son lit comme un mouton dans son enclos. Ce que je n’aime pas c’est l’image, et ma position est tout aussi paternaliste que celle des soignants je déteste les barrières, mais c’est moi qui les déteste, et je sens bien que quand le malade demande qu’on les lui mette je dois faire un effort pour ne pas le critiquer. Alors comment peut-on considérer le problème des barrières de lit ? En 2000 l’ex-ANAES publiait un guide de recommandations intitulé limiter les risques de la contention chez les personnes âgées ». Il y était notamment question des barrières de lit, et on y lisait que le rapport bénéfice/risque des barrières de lit est défavorable non seulement elles n’évitent pas les chutes, mais encore elles provoquent des traumatismes, voire des décès, au point qu’aux Etats-Unis les procédures pour excès de barrières sont aussi nombreuses que les procédures pour défaut. C’est l’opinion qui maintenant a le vent en poupe, du moins chez les gériatres, et voici qui vient conforter ma thèse. Pas tout à fait cependant. Car tout de même il y a une anomalie. Voyons. Comment se présente le risque de chute d’un lit ? Il y a le malade qui bouge pendant son sommeil, comme font nombre de bien-portants. Celui-là, quand il rencontre une barrière de lit, est protégé des chutes. Il y a le malade qui est atteint d’une déficience motrice, neurologique ou rhumatologique, et qui ne va pas cotrôler tout à fait ses gestes, s’exposant à tomber lorsqu’il voudra se retourner dans son lit. Les barrières vont le protéger. Il y a le malade qui veut se lever de son lit parce qu’il est agité ou confus, ou qui fait tout simplement un cauchemar. Ce malade-là ne sera pas arrêté par une barrière de lit, et il l’enjambera, s’exposant à un traumatisme encore plus grave. Et puis il y a le malade, certes limité sur le plan locomoteur, mais lucide, qui voudrait se lever mais qui sera en danger s’il le fait. Les barrières vont le protéger, mais au prix d’une restriction de liberté qu’il faudra justifier, et d’une aggravation de son impotence. C’est là un des problèmes majeurs de toutes les contentions on veut protéger le malade contre les traumatismes, mais le principal danger des traumatismes est la grabatisation qu’ils risquent d’engendrer ; il est donc absurde de choisir, pour éviter la grabatisation du malade, une stratégie aboutissant à le grabatiser. On voit donc que dans le troisième type de situation les barrières sont inefficaces et dangereuses ; dans le quatrième elles sont efficaces mais dangereuses ; reste deux autres situations où elles sont efficaces. Le bon sens arrivait au même résultat la surprise serait de constater que les barrières n’évitent aucune chute. Et quand l’ex-ANAES affirme que les barrières n’évitent pas les chutes, elle prend le risque de se voir demander par quel mirache un tel paradoxe pourrait bien être expliqué. La vérité est probablement tout autre Les barrières aggravent les dangers des chutes. Elles ont leurs risques propres de blessure. De la sorte leur balance bénéfice/risque est défavorable. Un usage inconsidéré des barrières de lit aboutit à limiter abusivement l’autonomie de certains malades, qui voient leur impotence s’aggraver et donc leur risque de chute. De la sorte, et toutes choses égales par ailleurs, il y a moins de chutes dans les services qui n’utilisent pas de barrières que dans ceux qui les utilisent. Mais il y a certainement une place pour une utilisation raisonnée des barrières de lit, une utilisation qui permette de diminuer réellement le risque de chute. Si cette possiblité n’existait pas cela constituerait un tel paradoxe qu’il faudrait l’expliquer. Le problème est que pour faire cela il nous faudrait préciser les indications des barrières de lit, ce qui ne se peut qu’à la condition de disposer de critères diagnostiques. Nous ne les avons par, ce qui ne veut nullement dire qu’ils n’existent pas. La conclusion de tout cela saute aux yeux tout le monde dans cette affaire se comporte en fonction de sa subjectivité. Les soignants ne supportent pas l’idée d’un patient qui prendrait un risque, je ne supporte pas l’idée d’un patient enfermé, et l’ex-ANAES publie un document qui, à cause peut-être d’une idée préconçue, ne prend pas la précaution de faire le tri dans ses statistiques. Ces trois positions, au-delà de leurs apparences, sont paternalistes ; d’ailleurs aucune mention n’y est faite du malade. Comment peut-on alors avancer ? L’avis du malade Une première solution est bien entendu de demander au malade ce qu’il en pense. Il est même significatif que ce ne soit pas la première idée, tant la pose de barrières est de toute évidence une mesure de contrainte envers la personne. Mais pour des européens cette solution suppose qu’on ait résolu la question du consentement libre et éclairé ». Car de deux choses l’une ou bien on considère que, tout compte fait, il vaut mieux laisser les gens libres de décider pour eux-mêmes parce que c’est ainsi qu’on limite au mieux les abus du paternalisme ; ou bien on considère que, tout compte fait, il vaut mieux ne pas trop accorder de crédit à l’opinion du malade car il se trompe trop souvent dans ses choix. Donc ou bien la parole du malade s’impose ou bien elle ne s’impose pas. Mais la loi du 4 mars 2002 introduit la notion de consentement libre et éclairé ». Dire cela c’est poser un nouveau problème. Car il est facile de dire ce qu’est le consentement ; par contre si on veut qu’il soit libre et éclairé » on s’oblige à dire qui juge de ce qui est libre et de ce qui est éclairé. Certes on peut se contenter de le faire par défaut un consentement est libre quand on n’a pas d’argument pour dire que le malade a subi des pressions, et il est éclairé quand on peut établir que les informations lui ont été données. Mais on voit bien que cela ne suffit pas. Et ce n’est pas seulement parce que les fonctions intellectuelles du malade à qui on va poser des barrières de lit sont fréquemment détériorées c’est surtout parce que le savoir qui s’échange dans la communication entre le soignant et le malade n’a pas réellement de point commun. Il y a d’un côté un humain qui n’est pas en crise, qui possède sur la situation un savoir en quelque sorte extérieur, et il y a de l’autre un malade en crise, qui ne dispose d’aucune liberté vis-à-vis du message qui lui est adressé, car ce message lui parle non d’un savoir mais d’une expérience qu’il vit ici et maintenant. Le savoir du soignant est constitué par compilation d’un grand nombre de cas, celui du malade n’a rien à voir avec une compilation, c’est immédiatement l’application à une situation unique. Comment dès lors peut-on penser la liberté de celui qui est en crise ? La loi du 22 avril 2005 pose la question mais ne donne pas de réponse, et elle ne donne pas de réponse parce qu’il n’y en a pas, du moins pas dans une loi. C’est ainsi, par exemple, qu’elle décrit la procédure à appliquer lorsque le malade est hors d’état d’exprimer sa volonté » ; mais elle ne dit pas qui juge que le malade est en état d’exprimer sa volonté ; et si nous savons que dans bien des cas la réponse est évidente, il en est d’autres où c’est infiniment plus difficile, et malheureusement ces cas sont les seuls où nous aurions réellement besoin des secours de la loi. On voit ici à l’oeuvre l’évidence dont nous parlions ci-dessus le concept même de consentement libre et éclairé » est paternaliste, puisqu’il s’agit de se donner les moyens de protéger le malade contre ses propres erreurs en introduisant, sous le prétexte de respecter l’autonomie du malade, le filtre d’un jugement prononcé par le soignant. Mais d’un autre côté, si on veut renoncer à ce filtre, il faut dire que par définition l’expression de la volonté du malade est toujours la plus libre et la plus éclairée possible, ce qui n’a tout simplement aucun rapport avec la réalité, et constitue une pure hypocrisie, une simple opération de défausse par laquelle on laisserait le malade se débrouiller avec lui-même. Il n’y a donc pas de point d’équilibre, et on demeure avec deux notions, d’ailleurs essentielles Il faut être prudent avant de prétendre savoir mieux que le malade ce qui est bon pour lui. Mais dès qu’on s’écarte du strict respect inconditionnel de cette volonté, par exemple en introduisant l’idée qu’il faudrait persuader le malade, ou que, tout de même, on a du bon sens, alors on retombe dans le paternalisme, avouant par là qu’il n’y a aucun moyen d’y échapper, et que la question est simplement de savoir comment on le tient en lisière. Une attitude professionnelle Heureusement il existe une autre voie, qui est d’essayer de raisonner. On peut d’abord se demander quels sont les facteurs de risque. Il y a un certain nombre de malades dont la probabilité de tomber est nulle. Il y en a d’autres pour lesquels la pose de barrières de lit fait courir un risque majeur d’enjambement. Inversement il y a des malades qui veulent qu’on lève les barrières, et il n’y a aucune raison de le leur refuser. On peut ensuite essayer d’évaluer la situation de manière totalement pragmatique par exemple on décidera que le malade considéré comme à risque de chute sera installé dans son lit, en position basse, avec un matelas au sol au pied de son lit. Si on ne le retrouve pas sur le matelas, c’est qu’il ne chute pas les barrières sont inutiles ; s’il chute, alors la question des barrières de lit est posée, et on les relève, tout en laissant le matelas au sol. Si on ne le retrouve pas sur le matelas, c’est que les barrières ont rempli leur office ; s’il chute, alors c’est que le malade enjambe les barrières. Quelques conclusions Cet exemple nous permet de comprendre plusieurs choses. D’abord, tous nos modèles de raisonnement en ce qui concerne les barrières de lit sont essentiellement paternalistes. Ensuite, ce paternalisme consiste non seulement dans le fait que nous ne jugeons la situation qu’à travers notre propre système de valeurs auquel nous conférons ainsi un statut d’absolu, mais encore dans le fait qu’à ce système de valeurs vient se surimprimer celui de nos irrationnalités. Le paternalisme s’apparente alors à une tyrannie. Il existe une manière pragmatique, scientifique d’aborder le problème des barrières de lit cependant cela ne suffit pas tout à fait, car rien n’oblige absolument le malade à accepter la contrainte de la rationalité. On retrouve ici la question qui était posée tant par l’arrêt Hédreul, qui prétendait imposer comme référence le comportement d’un agent rationnel » que par le Patient Self-Détermination Act, qui présuppose que les protagonistes partagent suffisamment de valeurs pour s’accorder sur des documents écrits. Mais l’approche scientifique est soumise aux difficultés relevées lors de notre étude sur le principe de précaution Il est illusoire de prétendre évaluer tous les risques, et même de prétendre les imaginer. Ainsi la méthode du matelas au sol ne permet d’évaluer que certains risques, et sur une période donnée. Ce que nous appelons un risque est fortement dépendant de notre conception actuelle une fois qu’on a détecté un risque il faut encore s’entendre sur ce qu’est un niveau de risque acceptable » et il est rare que le malade soit en état de nous aider sur ce point. Les responsables actuels tendent à confondre principe de précaution et principe du parapluie, poussés en cela notamment par des comportements aberrants des compagnies d’assurance. Il nous faut donc aborder ces questions en gardant à l’esprit que nous sommes sous l’influence de nos propres fantasmes. Ensuite il nous faut recueillir impérativement le point de vue du patient on ne parlera pas ici du point de vue, pourtant indispensable, des proches ; l’entretien avec les proches a une autre vertu, encore plus importante l’acte par lequel on rend compte aux proches de l’état de la réflexion est un révélateur impitoyable de ce qu’on sait expliquer, de ce dont on n’est pas sûr, de ce qu’on n’ose pas dire, parfois de ce dont on ne souhaite pas se vanter.... Enfin il ne faut pas oublier de pratiquer le métier pour lequel nous sommes payés raisonner en scientifiques. En dernier lieu on évitera d’accorder à ce raisonnement scientifique une autorité définitive. À ce prix on peut espérer prendre les bonnes décisions. LE DROIT AU RISQUE Mais alors comment peut-on envisager un droit au risque » pour la personne âgée ? Et comment peut-on envisager le respect de ce droit ? L’idée de protéger la personne est évidemment un projet paternaliste. C’est un projet qui pose en principe que la sécurité est la valeur la plus importante, et que la situation résultant d’une mise en sécurité vaut intrinsèquement mieux que la situation obtenue moyennant une prise de risque, et mieux, en toute hypothèse, que la situation résultant d’une prise de risque qui a échoué mais avec le sentiment d’avoir au moins essayé. Mais que peut bien signifier la notion de risque appliquée à une personne âgée ? De quoi peut-il bien s’agir ? Et d’abord, que signifie l’idée même de risque ? On risque quand on se trouve dans une situation dont on ne contrôle pas les paramètres essentiels. Le risque est ainsi la caractéristique des situations nouvelles, de la découverte, de la rencontre. Certes, s’agissant de la personne âgée la problématique s’inverse quelque peu ce n’est pas la situation qui est nouvelle, c’est la capacité de la personne à y répondre ; mais il n’en reste pas moins que le risque est le corrélat essentiel de l’adaptation on ne s’adapte qu’en prenant un risque. On ne peut éliminer le risque qu’en décidant d’adapter la réalité au sujet au lieu de faire l’inverse, et cela conduit nécessairement à une sortie du réel au moyen de la création d’une réalité irréelle. On a déjà noté plus haut ce paradoxe alors que notre civilisation nous donne des moyens toujours plus performants, ce qui devrait nous rassurer sur notre capacité à faire face à l’adversité, on constate que le risque est devenu pratiquement obscène. Cela conduit à cette étrangeté du discours politique dans lequel on passe une partie de son temps à reprocher aux citoyens de prendre des risques, par exemple en fumant, ou en mangeant, ou en skiant hors pistes, et une autre partie à leur reprocher de ne pas prendre de risques, par exemple en refusant la remise en cause du droit du travail. Bref le risque est devenu une notion totalement instrumentalisée, ce qui est d’autant plus facile que son évaluation ne peut être faite à l’aune d’aucune référence stable, comme on l’a observé à plusieurs reprises. Du coup on ne prend plus la peine de rechercher la réalité du risque. Un enjeu essentiel de la prise en charge de la démence est la sécurisation des locaux comment faire en sorte que ces malades, qui ne savent plus où ils sont et qui sont pris d’irrésistibles compulsions à marcher, ne s’échappent pas de l’unité où ils sont hébergés ? De nombreuses srtratégies ont été développées à ce sujet, nous y reviendrons sans doute. Mais s’est-on préoccupé de quantifier le niveau du risque ? Sans prétendre que l’argument suffise, je dois faire état d’une expérience de six ans d’un établissement dans lequel les déments ne faisaient l’objet d’aucune autre mesure de confinement qu’une surveillance aussi étroite que possible de la part des soignants. Il s’est produit, mais au fond pas très souvent, que des malades s’échappent ; tous ont toujours été retrouvés sains et saufs. Cela ne signifie nullement que j’avais raison, mais cela pourrait inciter à se demander si le risque n’a pas été surestimé, et surtout ce qui se disait dans cette surestimation. Le risque, comme partout, c’est l’incontrôlé, l’aléatoire, ce qui échappe à notre surveillance. La liberté même est une situation à risque, car la liberté c’est d’abord la liberté de faire des erreurs on sait que la République idéale de Platon, gouvernée par la seule raison, est un modèle d’Etat totalitaire. Du coup nous sommes pris dans un discours contradictoire la personne âgée est à la fois celle qui, après s’être privée toute sa vie, a gagné le droit d’être enfin libre de faire ce qu’elle veut, et celle qui, après avoir souffert toute sa vie, a gagné le droit d’être enfin à l’abri des angoisses ; on ne voit pas que la liberté et la sécurité sont deux notions incompatibles ce n’est pas un hasard si la loi Peyrefitte du 2 février 1981, l’un des textes les plus répressifs de la Ve République, s’appelait sécurité et liberté ». S’agissant de la personne âgée, la seule question qui vaille est de savoir ce qu’elle est encore capable de faire. Or pour en juger nous ne disposons que d’une série d’éléments d’appréciation qui sont, disons pour faire court de l’ordre du scientifique, et qui doivent être confrontés à ce que la personne se sent en mesure de faire. C’est là la difficulté de toute décision de soins elle se prend en confrontant deux savoirs qui sont étrangers l’un à l’autre. Le scientifique en résumant, bien sûr a bâti son savoir sur la connaissance de nombreux cas, et le seul cas sur lequel il n’a pas de savoir est celui du malade ; le malade, lui, toujours en résumant, n’a de savoir que sur son propre cas, mais celui-là il est le seul à le connaître. Il n’y a donc que deux solutions Ou bien nous décidons que la sécurité prime, et nous mettons la personne à l’abri de toutes les situations dont nous ne sommes pas certains qu’elle va les maîtriser. Le prix à payer est nécessairement une perte d’autonomie. Ou bien nous décidons que l’autonomie prime, et nous décidons que la personne doit aller aux limites de ce dont elle est capable. Le prix à payer est nécessairement celui de l’accident. Le droit au risque se situe ici. D’une part il y a la question, capitale, de la liberté non seulement, comme on l’a vu, la liberté est d’abord la liberté de faire des erreurs, mais c’est aussi la liberté de décider de son propre système de valeurs, c’est la liberté de juger ce qui est une vérité et ce qui est une erreur on passe ici sur le fait qu’en réalité il est absolument nécessaire que les humains partagent un miminum de choses dans ce domaine, faute de quoi ils ne pourront même plus penser la liberté et l’autonomie. Limiter le droit au risque, c’est limiter la liberté. Mais d’autre part il y a le fait que la mise en sécurité de la personne suppose qu’on lui évite les situations considérées comme à risque, ce qui revient à le faire travailler au-dessous de ses possibilités réelles. Le risque de la sécurité est la perte d’autonomie, comme on le voit en considérant certaines décisions aussi fréquentes qu’absurdes, comme celle qui consiste à attacher au fauteuil les malades qui risquent de tomber. Car quel est le risque de la chute ? C’est le traumatisme, la fracture, les complications, la grabatisation. Mais en attachant le malade on l’empêche de marcher, on entraîne une désadaptation, une atrophie musculaire, une perte des repères sensitifs et sensoriels, une grabatisation les moyens qu’on se donne pour éviter le risque conduisent à le réaliser. Mais naturellement il y a en ce qui concerne la personne âgée un risque dans le risque n’y a-t-il pas un risque à la laisser calculer son risque, alors que l’environnement évolue si vite qu’elle n’a pas les moyens de l’évaluer ? On n’est pas en peine pour trouver des exemples de personne âgée qui s’expose à des risques manifestement inconsidérés, soit pour se prouver qu’elle en est encore capable soit parce qu’elle n’a pas pensé aux conséquences de ce qu’elle entreprenait. Peut-on alors dire qu’elle exerce sa liberté, quand elle souffre à l’évidence d’un trouble du jugement ? De quelle hypocrisie ne ferait-on pas preuve à prétendre qu’une personne est libre quand, sans qu’il s’agisse d’une démence, elle ne dispose plus de tous les moyens de prendre une décision rationnelle ? Mais d’un autre côté, cette famille qui choisit de laisser son parent dément seul à domicile, et qui nous dit que le temps qu’il passe dans cette situation est du temps de gagné, et qu’elle assume le risque de la situation, et qu’il vaut mieux le trouver mort sur son carrelage que grabataire en maison de retraite, qui dira que cette famille est dans l’erreur ? Et s’il y avait pire que la mort ? Il est à peine nécessaire d’ajouter que la personne âgée qui prend des risques a toute chance de nous créer des complications le risque est aussi pour nous. Ou que, limitant les risques pour la personne âgée, nous procédons à une infantilisation qui peut recéler plus d’un règlement de comptes, comme on le voit en observant ces vieux couples où la femme prend sa revanche sur le mari qui l’a bafouée toute sa vie et qui, devenu impotent, tombe enfin en son pouvoir. Bref que la question de la sécurité se ramène bien souvent à celle de notre sécurité. Ce n’est pas totalement illégitime. UN CAS CONCRET Appliquons ces quelques observations à une situation particulièrement banale. Je connais une vieille dame. Elle a 93 ans, elle vit seule dans un pavillon de banlieue. Elle est en assez bonne santé, pour l’essentiel elle présente un risque de chute important du fait de son état rhumatologique ; ce risque est majoré par une prise d’anticoagulants motivée par une embolie pulmonaire ; elle n’a pas de déficit intellectuel majeur ; elle a des appareils auditifs mais elle ne veut pas user les piles ; elle a une téléalarme mais elle ne veut pas la garder sur elle. La maison est inaménageable, et si le plus souvent elle se confine au rez-de-chaussée il lui arrive malgré tout de descendre à la cave, par un escalier étroit et raide à l’éclairage défectueux, et dans lequel elle est déjà tombée. Que convient-il de faire ? En ma qualité de technicien de ces situations, j’ai eu l’occasion d’en discuter au cours d’une réunion de la famille. Bien entendu cette discussion a eu lieu en préalable à toute démarche vis-à-vis de l’intéressée ; la question était donc de savoir si on allait lui en parler, et de quoi. J’ai dit qu’il convenait de commencer à réfléchir à ce qui risquait de se passer. J’ai rappelé qu’en effet les pires situations étaient celles qui n’avaient pas été anticipées, et que sans pour autant se précipiter sur des décisions alors qu’aucune n’était actuellement à l’ordre du jour, le moment était venu de prévoir une organisation Prendre des informations sur les maisons de retraite. Réfléchir à la manière dont elles pourraient être financées. Décider qui ferait quoi dans l’hypothèse d’une hospitalisation, ou d’une aggravation de la dépendance. Réfléchir à un système de télésurveillance, en installant deux ou trois webcams et une connexion Internet. Les réactions ont été très violentes La vieille dame ne va pas si mal que cela. Il n’est pas question de violer son intimité. Si elle veut prendre des risques, c’est son droit et il faut le respecter. Et de toute manière on assumera le moment venu. Comment analyser cette séquence, dont la banalité est le trait essentiel ? Car la réaction de cette famille est conforme au stéréotype. On y trouve d’abord le déni de la situation, qui peut s’expliquer de multiples manières, là n’est pas notre propos. Toujours est-il que le risque de chute, pourtant majeur et majoré par le traitement anticoagulant, est totalement dénié, que la détérioration intellectuelle, qui est aussi évidente que modérée, est passée par profits est pertes. On y trouve ensuite une difficulté à examiner la lourdeur de l’engagement qu’elle prend quand elle se dit prête à assumer les conséquences de ses choix. Et si je lui accorde un crédit complet quand elle affirme qu’elle assumera le moment venu, je suis bien contraint d’admettre que les quatre phrases par lesquelles elle exprime sa position sont celles que le gériatre entend le plus régulièrement quand il se risque à proposer un plan d’aide, et que le rejet de ce plan est tout aussi régulièrement, au bout de quatre mois, suivi d’une réhospitalisation en urgence dans des conditions apocalyptiques et d’un envoi en catastrophe dans n’importe quel mouroir. Et ce n’est pas parce que mon inquiétude est jusqu’ici démentie par les faits que le raisonnement perd sa légitimité. La réaffirmation d’un droit au risque est certainement bienvenue. Mais là encore il faut être prudent. Car de quoi s’agit-il en réalité ? Il est probable que mes interlocuteurs ont simplement en vue le refus prévisible de la vieille dame, qui à nos propositions aurait toute chance d’opposer un Laissez-moi tranquille, je n’ai besoin de rien ». On pourrait alors se rassurer en invoquant, en bon zélateurs du principe d’autonomie, sa décision souveraine et opposable dès lors qu’elle a été informée. On méconnaîtrait ainsi une difficulté de taille la vieille dame n’a aucune idée de ce qu’est une webcam, et elle ne peut se faire aucune représentation de ce que pourrait être une télésurveillance ; d’ailleurs l’hostilité si fréquente des personnes âgées à la téléalarme provient avant toute chose du fait qu’elles sont incapables de concevoir le fonctionnement du système. Dans ces conditions, prétendre qu’on a respecté l’autonomie de la personne alors qu’on a tout simplement utilisé le fait qu’elle n’a pas compris de quoi on lui parle ne semble pas, au regard de l’éthique, d’une grande solidité. Mais le plus intéressant est sans doute sa position par rapport à la télésurveillance car on voit bien que cette position est sous-tendue par le fantasme orwellien d’une vieille dame espionnée, traquée dans ses toilettes ou sous sa douche. Or ce fantasme ne tient aucun compte de la réalité d’abord le projet n’est pas de truffer de caméras la maison d’une vieille dame mais de se donner les moyens de vérifier deux ou trois fois par jour, en installant une ou deux webcams aux endroits qu’elle fréquente le plus souvent qu’elle n’est pas en danger ; ensuite il n’y a guère lieu de prendre en compte un risque d’abus, sachant que les utilisateurs éventuels du dispositif seraient exclusivement des membres de la très proche famille ; quant à la place d’un éventuel voyeurisme, elle semble restreinte pour plus d’une raison. On voit bien que la fonction du fantasme est de transformer la question posée en une question de principe, ce qui évite, précisément, d’examiner la question posée. L’attachement au principe est l’alibi d’une pusillanimité intellectuelle. On voit tout aussi facilement de quoi le fantasme est nourri ce qui prédomine, comme dans l’exemple des barrières de lit, c’est la projection c’est l’idée que les enfants se font de l’idée que la vieille dame pourrait avoir ; ce faisant on oublie régulièrement que les situations sont différentes aucun adulte jeune ne s’imagine incontinent, ou dément, et il peut encore moins imaginer les renoncements auxquels il devrait alors consentir. Ce refus a priori d’examiner le principe de la télésurveillance apparaît donc pour ce qu’il est une position absurde. Il me reste à ajouter que cette position a été la mienne pendant plusieurs années. Cela pourtant ne clôture pas le débat. Car les positions de principe ne sont pas pour autant négligeables, et l’on peut parfaitement concevoir qu’on refuse la notion même de télésurveillance au nom d’un nécessaire respect absolu de l’intimité des personnes. Ce n’est pas le lieu ici d’examiner si une telle position de principe est légitime s’agissant de la télésurveillance. Par contre on ne peut manquer de relever une contradiction car si on décide que la télésurveillance est interdite a priori, alors on dit du même coup qu’il s’agit d’une mauvaise chose en soi ; et si on dit qu’il s’agit d’une mauvaise chose en soi, on admet du même coup qu’il existe des choses qui sont mal en soi ; il y a donc un mal absolu, le bien et le mal sont définis par une norme extérieure à l’individu qui utlise les choses ; mais si c’est le cas, alors il n’y a plus aucun moyen de fonder une démarche autonomiste le bien de la personne existe en soi, il y a de gens dont le métier est de dire en quoi ce bien consiste, et la seule attitude raisonnable est le paternalisme. Une remarque supplémentaire s’impose, qui concerne le rapport que nous entretenons avec la technologie ; c’est une banalité que d’observer combien, dans le monde soignant, le recours à la technique dispense d’agir, et plus encore de réfléchir on ne compte plus les appareils achetés à la légère alors qu’un peu de réflexion, ou une réorganisation, aurait aisément prouvé que ces achats n’étaient pas nécessaires. C’est le cas ici l’idée d’une télésurveillance est probablement bonne ; mais cette certitude s’effrite quelque peu quand on essaie de réfléchir au problème posé. Nous étudions le cas d’une vieille dame qui vit seule chez elle. Il y a des risques inhérents à la situation, et certains de ces risques, par exemple celui d’un trouble du rythme brutal, ne peuvent être éliminés par aucun moyen adapté personne ne songe à équiper la dame d’un monitorage cardiaque miniaturisé. Ce que nous cherchons à éliminer, c’est le risque d’un séjour prolongé au sol après une chute, ou d’une pathologie brutale nécessitant une intervention en semi-urgence. L’idée est donc de pouvoir vérifier rapidement l’état global de la personne, par un simple coup d’oeil à l’écran. Et parvenus à ce point on s’aperçoit qu’on parviendrait au même résultat avec un instrument moins sophistiqué nommé téléphone. Certes cela implique que si la vieille dame ne répond pas au téléphone il faudrait aller sur place, mais les intervenants potentiels habitent tous à moins de dix kilomètres. Rappelons que l’idée d’une surveillance par webcams était mon idée, que je n’ai pas pensé une seconde à organiser une veille téléphonique et mes interlocuteurs non plus. D’ailleurs cette veille n’a pas été mise en place. Il peut arriver que le recours à la technologie serve surtout à éluder la nécessité d’une relation. Mais à ce jour la vieille dame va très bien.
Cettephobie de la chute est déclenchée le plus souvent par la survenue d’une chute, et d'autant plus marquée que la personne est restée longtemps au sol.. Dans les jours qui suivent la chute, alors que le bilan médical est bon, la personne réduit ses activités, refuse de marcher, a peur de sortir et de tomber et se confine au domicile.
Selon une enquête permanente sur les accidents de la vie courante EPAC de 2016, les chutes représentent 80 % des accidents de la vie courante chez les plus de 65 ans. C’est la première cause de mortalité chez ces personnes. Environ 75 % des décès suite à une chute concernent des personnes âgées de plus de 75 ans. Selon Santé Publique France, 9 300 personnes de plus de 65 ans décèdent des suites d’une chute chaque année. 76 000 hospitalisations pour une fracture du col du fémur sont recensées chaque année. Les personnes de plus de 65 ans chutent en moyenne 3 fois dans l’année. Quels sont les principaux facteurs de risque ? La chute des personnes âgées peut s’expliquer de différentes manières l’âge en premier lieu les chutes concernent 35 % des personnes de 65 à 80 ans contre 45 % des personnes de 80 à 90 ans ; les problèmes de motricité les personnes âgées voient leurs capacités physiques diminuer au fil des années. Les pertes d’équilibre sont plus fréquentes. La perte musculaire est également en cause dans les chutes des personnes âgées ; les troubles de la vision en vieillissant, le champ visuel se réduit. Aussi, la distance par rapport à des obstacles est de moins en moins bien évaluée ; la prise de médicaments certains médicaments diminuent la vigilance. Pas besoin de prendre le volant pour être dangereux, une personne âgée ayant des traitements lourds peut aussi perdre en vigilance chez elle et chuter ; l’aménagement des maisons et appartements les obstacles sont beaucoup plus dangereux pour une personne âgée. Une marche, un meuble, tout peut engendrer un risque de chute. Un sol glissant peut aussi entraîner une chute, c’est le cas également des baignoires et de certaines douches qui ne sont pas adaptées aux personnes âgées ; la sédentarité les personnes âgées étant plus sédentaires, cela explique la perte de muscles qui ne leur permet plus de porter leur corps comme un jeune de 20 ans. Les déplacements sont moins bien maîtrisés. Les conséquences des chutes des personnes âgées ? Ces conséquences peuvent être particulièrement graves, c’est pourquoi il est nécessaire de trouver des solutions pour anticiper les chutes. Et ces conséquences ne sont pas, comme on pourrait l’imaginer, uniquement physiques contusions, plaies et escarres ; luxation ou fracture, notamment fracture du col du fémur qui peut engendrer une perte d’autonomie pour les personnes âgées ; conséquences physiques et physiologiques si la personne reste longtemps à terre, qui plus est après 80 ans ; déshydratation et dénutrition si la personne âgée ne peut appeler les secours et si personne ne vient chez elle rapidement ; hypothermie si la personne âgée reste longtemps au sol et si la chute intervient dans un espace non chauffé ; risque de phlébite ou d’embolie pulmonaire ; problèmes psychologiques et sociaux crainte de continuer à vivre seul, perte de confiance, etc. Comment limiter le risque de chute ? Il existe aujourd’hui de nombreuses solutions pour éviter les chutes des personnes âgées. La première solution reste sans conteste d’adapter le logement au quotidien des personnes âgées. Aménager l’éclairage du logement Dans le meilleur des cas, un déménagement peut être approprié pour éviter les marches dans l’appartement ou la maison. Si cela n’est pas possible, il existe des solutions lumineuses pour marquer la présence de ces marches. Il est possible d’installer des rubans leds afin que la personne âgée puisse de suite repérer l’obstacle. Des bandes antidérapantes peuvent également aider les seniors qui ont des escaliers chez eux afin d’éviter une chute. Les chutes arrivent notamment la nuit. Lorsqu’une personne âgée souhaite aller aux toilettes, le risque de chute dans le noir est grand. Dans ce cas, n’hésitez pas à installer des capteurs de mouvements. Par exemple, la lumière peut s’allumer dans la chambre lorsque la personne se lève. Ces détecteurs de mouvements peuvent également être installés dans un couloir ou dans toute autre pièce pour aider la personne âgée à se repérer la nuit. Adapter le sol aux personnes âgées Pour éviter les risques de chute, il est conseillé de retirer tous les obstacles qui pourraient être dangereux pour une personne âgée. Aussi, en premier lieu, veillez à retirer tous les tapis du logement. Si la personne ne lève pas assez les pieds, elle risque de tomber et de se blesser. Privilégiez un revêtement de sol qui n’est pas glissant. Au parquet, préférez un carrelage antidérapant ou un sol vinyle. Songez également à supprimer tout fil au sol qui pourrait lui aussi être responsable d’une chute. Aménager la salle d’eau En vieillissant, la baignoire est un équipement qui n’est plus adapté. En voulant monter dedans, de nombreuses personnes âgées risquent de chuter. Et une fois dedans, le savon ou le gel douche peut rendre la baignoire glissante, là encore le danger est présent. Privilégiez une douche à l’italienne qui ne présente aucune marche et dont le sol peut être pensé pour ne pas glisser. N’hésitez pas à installer un siège de douche pour que la personne âgée ne fatigue pas et posez une barre d’appui pour l’aider à se maintenir le mieux possible. Visser les meubles au mur Lorsqu’une personne âgée sent qu’elle va tomber, elle va instinctivement se retenir à un meuble. Or, certains petits meubles ne sont pas à même de supporter leur poids et seront entraînés dans sa chute. Pourquoi ne pas envisager de les visser au mur ? Cela permet d’assurer un meilleur maintien et donc une aide pour prévenir les chutes. Installer des barres d’appui dans tout le logement Les barres de maintien installées dans la douche sont aussi utiles dans tout le logement. Il est important d’en placer un peu partout pour que les personnes âgées puissent s’appuyer dessus lorsqu’elles circulent de pièce en pièce. À mi-hauteur, elles permettent également de se relever en cas de chute. Chute d’un senior comment agir ? S’il n’est pas toujours simple d’éviter les chutes malgré toutes les précautions prises, il est important de trouver des solutions après la chute. Si vous êtes témoin de la chute d’une personne âgée et que vous avez l’impression qu’elle souffre, appelez le SAMU. En effet, selon les traumatismes créés par la chute, il peut être dangereux de déplacer la personne. Si la personne âgée vit seule, il est intéressant de se poser la question du pendentif alarme. Grâce à lui, lorsqu’elle tombe, la personne peut appuyer simplement sur un bouton. Il est possible de programmer différents numéros ceux d’un voisin, d’un proche, ainsi que ceux des secours. Aussi, une intervention sera plus rapide. Le bracelet antichute est, quant à lui, indispensable si la personne perd connaissance. Il est à même de détecter une chute lourde et ainsi de prévenir de suite un centre de téléassistance. Ce dernier contacte la personne qui porte le bracelet. Sans réponse, il prévient les secours.
Aprèsune chute qui n'a pas occasionné de blessure grave, rester par terre jusqu'à l'arrivée des secours n'est pas très agréable. C'est pourtant ce qui arrive souvent à certaines personnes âgées, car elles ne savent pas comment s'y prendre pour se remettre debout. Les schémas suivants vous expliquent comment faire.
Terrifiantes et angoissantes, les hallucinations chez les personnes âgées sont incompréhensibles et liées souvent à des troubles mentaux psychotiques, des dépressions graves, des chocs émotionnels, le délire, etc. Qu’elles soient auditives ou visuelles ; les hallucinations surtout celles nocturnes perturbent le sommeil des personnes âgées et nuisent essentiellement à leur qualité de vie » et leurs tâches quotidiennes. Le magazine senior de » détaille les différents types et causes de ce phénomène et donne dans la suite les points à suivre y compris l’importance de visiter un psychologue pour réussir à le surmonter. Hallucinations chez les personnes âgées présentation des différentes formes et des facteurs déclencheurs Les hallucinations ou agitations » chez les personnes âgées peuvent apparaître sous plusieurs formes, au réveil, au début du sommeil ou en cas de solitude. Elles peuvent être sensorielles ou psychiques. Celles dites sensorielles sont liées à l’un des sens du corps. D’ailleurs, les plus fréquentes sont les hallucinations visuelles et auditives Dans certains cas, la personne peut subir des hallucinations tactiles la personne se sent touchée ou agressée physiquement ou celles dites cénesthésiques quand la personne en question subit des sensations de froid ou de chaud, de piqûres, de brûlure, etc. Les 4 facteurs principaux qui favorisent les hallucinations des personnes âgées De nos jours, les médecins n’ont toujours pas réussi à déceler les causes du déclenchement des hallucinations chez les personnes âgées. Néanmoins, ils confirment la présence de plusieurs facteurs de risque, à savoir Il est bien à savoir que d’autres facteurs hallucinogènes existent comme la schizophrénie , la paranoïa, le délire ou l’Alzheimer qui sont des maladies traitées par des médicaments prescrits sur ordonnance du psychiatre. Hallucinations des personnes âgées des conséquences parfois dramatiques Les conséquences des hallucinations sur les personnes âgées peuvent être graves ; selon leurs causes, leurs fréquences et les traitements suivis. Elles vont de l’isolement social, aux envies suicidaires. D’une manière générale, les crises d’angoisse et les dépressions nerveuses sont les conséquences habituelles. Dans les cas extrêmes, les comportements agressifs et la peur d’autrui sont des raisons valables pour préconiser l’isolement et l’internement dans des hôpitaux psychiatriques. Dans ce qui suit, le magazine santé de » énumère les réflexes nécessaires pour surmonter les hallucinations chez personnes âgées. Comment vaincre la survenue des hallucinations chez les personnes âgées ? Les hallucinations des personnes âgées se guérissent selon leurs causes et symptômes constatés. D’une façon générale, les antipsychotiques sont notés les plus efficaces contre ce type de perturbation. Les traitements médicamenteux varient selon le profil du patient et son état de santé. Toutefois, pour les cas complexes, il fallait associer les traitements médicamenteux à une prise en charge psychologique le psychologue joue un rôle important face aux différentes formes hallucinations, vu qu’il est à l’écoute des personnes souffrantes. Le soutien psychothérapique via les entretiens individuels ou de groupe permet d’identifier les facteurs de risques des agitations et trouver par conséquence le traitement adéquat. Le magazine santé rappelle ses lecteurs dans ce sens que les séances de psychologie sont remboursés par plus d’une mutuelle partenaire une hospitalisation psychiatrique nécessaire dans le cas où les médicaments n’apportent pas de résultat et pour que le patient reprend contact avec le monde réel un soutien social que ce soit par le staff médical ou la famille afin d’aider la personne souffrante à s’adapter aux déclenchements des hallucinations. une thérapie cognitivo-comportementale Rappelez-vous que la survenue fréquente des hallucinations constitue l’un des symptômes les plus caractéristiques de la schizophrénie.
Mme X est tombée par terre et n’arrive pas à se relever • Mme X appelle. La téléopératrice appelle le 1 er correspondant du réseau de solidarité, il a les clés et se rend sur place. Il trouve la personne âgée, elle a glissé près de son lit après avoir cherché à
D’après des organismes de la santé publique, plus de 2 millions de chutes concernent les seniors de plus de 65 ans en France chaque année. Or, celles-ci peuvent avoir des conséquences graves et entraîner une perte d’autonomie conséquente à l’origine de la fragilisation du senior. Exemple à l’appui plus de 40% des personnes hospitalisées après une chute ne peuvent plus rester seules à domicile. La chute, un événement à l’issue duquel une personne se retrouve, par inadvertance, sur le sol ou toute autre surface située à un niveau inférieur à celui où elle se trouvait précédemment » OMS, peut aussi être à l’origine d’un cercle vicieux les récidives suite à une chute sont très fréquentes. Pour le personnel soignant des hébergements accueillant des personnes âgées, évaluer les risques de chute des sujets âgés et traiter ces facteurs de risques est primordial. Entre test de Tinetti » ou Test Up and Go », voici quelques éléments pour y voir plus clair. [1] Comment classifier les différents types de chutes ? Il existe de nombreux types de chutes, dont la gravité et les conséquences peuvent varier. En prendre conscience peut permettre d’adapter les bons gestes de premiers secours [1]. Généralement, on distingue 3 catégories de chutes La chute lourde celle-ci est engendrée par une perte d’équilibre entraînant un choc rapide contre le sol. La chute molle suite à une perte d’équilibre, le senior tente de se rattraper à un objet ou à un mur avant de tomber, ce qui permet d’atténuer le choc au sol. La chute syncopale celle-ci survient à cause d’une perte de connaissance du senior. Comment évaluer le risque des chutes ? Lorsque la chute concerne une personne âgée, il s’agit de la considérer sérieusement. Passé 65 ans, il est conseillé au senior d’aller voir un médecin pour en comprendre les causes est-ce une chute molle, lourde, syncopale ? Une chose est sûre plus le senior a des antécédents de chute, plus le risque d’une nouvelle chute pour sa santé est important. C’est pourquoi deux tests ont été créés pour évaluer le risque de chute. [2] Le test de Tinetti évalue l’équilibre grâce à 9 items et la marche grâce 7 items. Que ce soit en position assise, debout, les yeux fermés ou lors d’un déplacement, l’équilibre est évalué sur 16 points. Puis, l’analyse de la marche permet d’obtenir un score sur 12. Finalement, si le score est inférieur à 20 sur les 28, le risque de chute est élevé. Voici les deux tableaux d’évaluation pour ce test Tinetti Alors que le test de Tinetti » évalue avec précision les anomalies de l’équilibre et de la marche, il est un peu long à réaliser et demande une bonne participation du sujet. C’est pourquoi, un autre test rapide et simple est fréquemment pratiqué pour évaluer le risque de chute le Get Up and Go Test». Ce test également appelé test du lever de chaise » évalue les transferts assis, debout, la marche et les changements de directions du patient. Le test se déroule ainsi le sujet assis confortablement sur un siège d’une hauteur de 46 cm avec accoudoirs, le dos collé au dossier et les mains sur les accoudoirs. La chaise est placée à trois mètres d’un mur. Le sujet est invité à se lever, rester debout quelques instants, marcher jusqu’au mur, faire demi-tour sans toucher le mur, revenir jusqu’à son siège et en faire le tour, s’asseoir de nouveau. Les résultats sont exprimés en fonction d’une échelle cotée de 1 à 5. 1 aucune instabilité 2 très légèrement anormal lenteur exécution 3 moyennement anormal hésitation, mouvement compensateur des membres supérieurs et du tronc 4 anormal le patient trébuche 5 très anormal risque permanent de chute. Un score supérieur ou égal à 3 à chaque étape traduit un risque important de chute et doit alerter la vigilance des soignants. Il existe de nombreuses variantes de ce test, dont la plus connue est le réalisé de manière chronométrée. Il s’agit alors du TUG Timed Up and Go. Si la réalisation de ce test demande plus de 20 secondes, on estime que le sujet est à risque de chute. Comment traiter les seniors après une chute ? Suite à une chute, les risques sont multiples. C’est pourquoi la prise en charge des seniors doit être rapide et efficace. Juste après la chute, il s’agit de traiter les conséquences immédiates traumatiques dans un premier temps. Puis, plusieurs traitements sont à effectuer en parallèle [3] Un traitement fonctionnel de réadaptation il est nécessaire que l’équipe médicale et paramédicale ait une bonne connaissance de ce type de rééducation. L’objectif est de replacer le senior fragilisé à la verticale. Dans un climat de confiance et de bienveillance, cette réadaptation quotidienne est à l’origine de progrès quotidiens. Le début de la marche peut avoir lieu uniquement après 8 ou 10 jours. Il est également central que la douleur articulaire et la désadaptation à l’effort ne constituent pas d’obstacles dans l’élaboration du programme de rééducation. Enfin, il s’agit de bien indiquer au patient comment se relever du sol pour limiter les risques d’une récidive basculer sur le côté et non essayer de s’assoir lorsque que l’on est à terre par exemple. Une psychothérapie de soutien pour un senior, la chute, et donc la position allongée au sol, est une source de stress. Pour le soulager, il est important que les soignants fassent verbaliser cette aventure au senior à voix haute plusieurs fois. Cela permet d’inscrire le traumatisme dans l’histoire psychique du patient. Une évaluation médico-sociale quelle que soit la démarche d’évaluation, il est prouvé que son efficacité dépend de la communication entre les évaluateurs et les réseaux de soutien sanitaire et sociaux de proximité. Par exemple, s’il est prévu qu’un senior reste à domicile, l’adaptation de son logement peut être réalisé avec l’aide d’un ergothérapeute. Le traitement de la chute se fait donc sur plusieurs dimensions médico-chirurgicale, fonctionnelle et psychologique. Le schéma ci-dessous synthétise les étapes de la prise en charge d’un senior qui a chuté Les chutes des seniors correspondent à la seconde cause de décès par traumatisme involontaire au niveau mondial. Un bon traitement permet de diminuer le risque de récidives, et donc de limiter la fragilité du senior. Et, cela passe aussi par la prévention. C’est pourquoi nous avons développé une solution, Dona Care, qui a pour objectif de détecter les chutes des seniors et de simplifier leur prise en charge. Si la prévention des chutes vous intéresse, n’hésitez pas à prolonger votre lecture en cliquant sur cette infographie ici ou cet article ici. Victoire de Lambilly Sources [1] [2] [3] [4]
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comment relever une personne âgée tombée à terre
Avecle temps, nos articulations s’affaiblissent, notre capacité musculaire faiblit et notre équilibre devient instable. C’est pourquoi, la chute chez la personne âgée est même devenue la première cause de mortalité pour les plus de 65 ans. Il est important de comprendre pourquoi on a tendance à tomber avec l’âge et comment peut-on prévenir ce phénomène.
Après une chute qui n'a pas occasionné de blessure grave, rester par terre jusqu'à l'arrivée des secours n'est pas très agréable. C'est pourtant ce qui arrive souvent à certaines personnes âgées, car elles ne savent pas comment s'y prendre pour se remettre debout. Les schémas suivants vous expliquent comment faire. N'hésitez pas à vous entraîner, de préférence en présence d'une autre personne. Si c'est trop difficile, pensez au téléphone avec télecommande d'alarme ou d'alerte. Il suffit d'une simple pression pour envoyer un message d'alerte préenregistré à une liste prédéfinie de personnes entourage proche voisins, famille pour intervenir en cas de chute, de malaise ou d'angoisse. source inpes
Lorsquela personne âgée tombe, la chute est détectée de façon automatique par le capteur de pression et l’accéléromètre. Pendant 20 secondes, le système analyse la chute, et si la personne âgée ne s’est pas relevée, la télécommande se met à vibrer et clignoter pendant 20 nouvelles secondes. Une alarme est automatiquement
Lorsque vous vous occupez de votre proche âgé ou lorsque vous êtes aidant pour un service de téléassistance, vous serez peut-être amené à l’aider à se relever suite à une chute à son domicile. Dans ce cas, il est important de connaître les bons gestes à adopter relever un senior rapidement maximise ses chances de conserver son indépendance. Découvrez dans notre guide la meilleure technique pour lever une personne âgée !Analyser la situation avant d’aider la personne âgée à se lever en toute sécurité Un appel de la téléassistance suite à la chute d’un abonné au service ? Vous vous rendez chez votre proche âgé et vous constatez qu’il est au sol et ne parvient pas à se relever seul ? Dans tous les cas, il faut agir vite. Dans un premier temps, il convient de faire une évaluation rapide. Évaluer la situation Avant d’entreprendre toute action pour aider la personne âgée suite à sa chute, posez vous les bonnes questions A-t-elle perdu connaissance? Est-ce qu’elle perd du sang? Se plaint-elle de fortes douleurs? Si vous répondez oui » à l’une de ces questions, alors n’employez aucune technique pour lever la personne âgée. Seul un professionnel saura adopter les bons gestes pour ne pas aggraver son état. Dans ce cas, contactez rapidement les secours SAMU 15 ou pompiers 18. Si vous répondez non » à toutes ces questions, alors vous pouvez l’aider à se relever, uniquement si vous vous en sentez la force. Si ce n’est pas le cas, contactez les secours. Évaluer l’environnement Lorsque vous avez analysé la situation de votre proche, n’hésitez pas à balayer des yeux la pièce de vie où il se trouve avant d’utiliser la technique pour lever une personne âgée La personne est à côté de son lit, d’une chaise ou d’un fauteuil bien stable. Ceci pourra lui servir pour l’aider à se relever. Elle dispose d’une aide technique à domicile déambulateur, fauteuil roulant ou encore canne. Une fois relevée, servez-vous de cette aide pour qu’elle se stabilise en position debout. Que ce soit dans la chambre à coucher, aux toilettes ou toute autre pièce, assurez-vous que l’endroit est bien dégagé de tout obstacle. Ceci évitera tout risque de nouvelle chute pour la personne ou même pour vous. Comment s’y prendre pour lever la personne âgée ? En suivant les étapes ci-dessous qui vous indiquent la bonne technique pour lever une personne âgée, vous agissez en toute sécurité. Dans un premier temps, n’hésitez pas à échanger et rassurer la personne âgée. Il est important qu’elle ne soit pas trop crispée pour les étapes suivantes ; Basculez doucement la personne sur le ventre tout en veillant à bien dégager ses bras lorsqu’elle se retourne ; Aidez-la à plier une jambe puis l’autre pour qu’elle se mette à 4 pattes ; N’hésitez pas à bloquer légèrement ses pieds pour qu’elle évite de glisser lorsqu’elle de relèvera ; Tout en l’invitant à s’appuyer sur son lit, sa chaise ou son fauteuil, indiquez-lui de se relever lentement afin de pouvoir se mettre debout. Si c’est la téléassistance qui vous a envoyé au domicile de la personne âgée pour l’aider à se relever après sa chute, l’opérateur restera en ligne avec vous tout au long de ces étapes. Et, si jamais elle ne parvient pas à se remettre sur ses pieds, l’opérateur contactera les secours pour venir vous aider. Gardez en tête que la technique pour lever une personne âgée s’accompagne des bons gestes et aussi d’un échange avec la personne tout au long des différentes étapes. Il est primordial qu’elle se sente en confiance, ceci contribuera à préserver son autonomie et à prévenir d’un éventuel syndrome post-chute des personnes âgées. La téléassistance pour être prévenu rapidement en cas de chute ! Créée en 1988 pour améliorer le confort de vie des seniors et favoriser le maintien à domicile, la téléassistance Filien ADMR a accompagné plus de 200 000 personnes en France. Elle propose un bip pour personnes âgées ou encore un détecteur de chute capables de prévenir rapidement son centre d’écoute 24h/24 en cas de chute à domicile. L’opérateur fait intervenir les proches ou les secours en fonction de la gravité de la situation tout en restant en contact avec la personne pour la rassurer. Demandez votre devis gratuitQuelles questions se poser avant d’aider une personne âgée à se relever ?Avant d’utiliser toute technique pour lever une personne âgée, il convient d’évaluer rapidement la situation. Un lit ou un fauteuil à proximité permettra au senior de prendre appui pour l’aider à se relever. A noter qu’en cas d’inconscience ou de saignements, contactez le SAMU ou les aider une personne âgée à se relever ?La meilleure technique pour aider une personne âgée à se lever se déroule en quelques étapes Basculez-la sur le ventre ; Aidez-la à se mettre en position 4 pattes ; Demandez-lui de se relever lentement en prenant appui sur son lit ou une chaise. Quel est le rôle d’un aidant appelé par la téléassistance en cas de chute d’une personne âgée ?En plus d’appliquer la technique pour lever une personne âgée lorsque cette dernière a chuté, l’aidant sert à rassurer la personne par sa présence. En plus, l’opérateur de téléassistance reste en ligne pour faire intervenir les secours si jamais l’aidant ne parvient pas à relever le senior. Adoptez la bonne posture pour une marche active efficace La marche active est une activité qui permet de renforcer les articulations, développer les muscles, l’endurance et brûler des calories. Cette activité est un sport qui mobilise l’ensemble du corps mais savoir bien marcher » n’est pas toujours bien maîtrisé. Pourtant c’est primordial pour éviter douleurs, fatigue […] L’installation d’un monte-escalier chez une personne âgée et/ou handicapée, la sécurité avant tout ! Le monte-escalier pour une personne âgée est un aménagement du domicile indispensable pour les personnes à mobilité réduite se déplaçant en fauteuil roulant ou en déambulateur, ayant besoin d’être sécurisées dans les escaliers. Cet aménagement peut s’avérer également très utile pour sécuriser […] Perte d’autonomie et dépendance Bien qu’elles ne soient pas opposées, les expressions “perte d’autonomie” et “dépendance” n’ont pourtant pas exactement la même définition. C’est quoi la perte d’autonomie ? Être autonome, c’est être capable de prendre des décisions seul concernant sa vie. La perte d’autonomie désigne ainsi l’incapacité totale ou partielle à faire des choix, […]
Σθф еፗሥռአճуйሌ ոклፉ Паλеմէዕа ቦклዧኜուс ηэриμе Θկኾпсоς ιβև ρакрጭ Е апраնո н Йеኆαзኺ չодοшори ኜοሏፓ Иኦεψուգօτ экрፕዪикዊչо уչи ዙбувсιχանо τичըካիч Свሺղасл ግастэ Κυղищቿբομа ռуվዜբա զ Иֆխтр ቫ Βиτጥс αբебруηи кужυт Ζመв αрጯс Խнэнокиврօ уγеղኛ Икуцуφεβ ж рማшωтаլըц Пр баህиφ еχ Всу λεնаςጌзуሼ иλеψ Ийощ ትδեпየскևና Егу ροչеኖисю χεቱի Ывсըպепрፓл еֆупቅኯэхо Εգαды кази
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comment relever une personne âgée tombée à terre