fugue(un Ă©tat onirique dâaltĂ©ration de la conscience qui peut durer des heures ou des jours) hypnose (un Ă©tat qui ressemble au sommeil mais qui est induit par la suggestion) dĂ©personnalisation ; dĂ©personnalisation ((existentialisme) une perte dâidentitĂ© personnelle ; un sentiment dâĂȘtre un rouage anonyme dans une machine sociale impersonnelle)
Mis Ă jour le 27/01/2017 Ă 11h19 Validation mĂ©dicale 27 January 2017 [ ? ] Qu'est-ce que c'est ? Le sommeil est un Ă©tat physiologique temporaire qui s'accompagne de suppression de la vigilance et de ralentissement du mĂ©tabolisme. C'est le moyen naturel qui permet Ă l'organisme de se dĂ©barrasser de sa fatigue et de rĂ©cupĂ©rer son Ă©nergie tant physique que psychique. C'est un phĂ©nomĂšne constant et pĂ©riodique. L'insuffisance de sommeil constitue l'insomnie, l'excĂšs de sommeil constitue l'hypersomnie. [ ? ] MĂ©canismes Le sommeil dĂ©pend de trois structures neurologiques essentielles Une structure inductrice au niveau de l' hypothalamus ; Une structure permissive au niveau du tronc cĂ©rĂ©bral ; Une structure effectrice au niveau de la protubĂ©rance et du bulbe. Le maintien de l'Ă©veil est assurĂ© par une structure anatomique, la formation rĂ©ticulĂ©e mĂ©sencĂ©phalique et certains neurones de l'hypothalamus postĂ©rieur. [ ? ] RĂ©gulation Le sommeil obĂ©it Ă des rythmes qui rĂ©pondent Ă des ordres donnĂ©s par l'organisme lui-mĂȘme et par l'environnement. La chronobiologie Ă©tude des rythmes biologiques montre que il y a deux oscillateurs biologiques ou endogĂšnes situĂ©s au niveau du thalamus , ils ordonnent la succession des Ă©tats veille-sommeil sur un rythme de vingt-quatre heures ; l'un est stable et rĂšgle la pĂ©riodicitĂ© thermique, l'autre est instable, trĂšs sensible aux synchroniseurs externes, et influence le rythme circadien veille-sommeil ; Les synchroniseurs externes ou exogĂšnes lumiĂšre-obscuritĂ© et synchroniseurs socio-Ă©conomiques sont indispensables pour que les oscillateurs endogĂšnes jouent leur rĂŽle normalement. L'environnement a donc un rĂŽle fondamental et les insomniaques ont souvent intĂ©rĂȘt Ă revoir leurs habitudes de vie. [ ? ] Moyens d'Ă©tude DiffĂ©rentes techniques sont Ă la disposition des mĂ©decins L'enregistrement polygraphique du sommeil de nuit se pratique en laboratoire, dans des conditions de confort qu'il faudrait rendre optimales; parfois une nuit d'adaptation est nĂ©cessaire. Ainsi seront prĂ©cisĂ©es les heures de l'endormissement et des Ă©veils, la durĂ©e totale du sommeil, l'enchaĂźnement des diffĂ©rents stades. L' Ă©lectromyogramme , les rythmes respiratoires, l' Ă©lectrocardiogramme et la saturation en oxygĂšne du sang sont aussi enregistrĂ©s et Ă©tudiĂ©s ; La mesure des latences d'endormissement ou tests des latences multiples d'endormissement permet de dĂ©pister la somnolence diurne, et confirme l'insomnie ; L'enregistrement ambulatoire de l' Ă©lectroencĂ©phalogramme comme on enregistre l'Ă©lectrocardiogramme avec un Holter permet l'Ă©tude de la vigilance et du sommeil en ambulatoire, dans les conditions de vie quotidienne et de travail habituelles. [ ? ] Chronologie du sommeil GrĂące Ă l'enregistrement pendant le sommeil de l'activitĂ© Ă©lectrique du cerveau EEG , de l'activitĂ© Ă©lectrique engendrĂ©e par les mouvements des globes oculaires EOG et de l'activitĂ© Ă©lectrique des muscles du menton EMG, on a pu dĂ©crire les stades du sommeil. La chronologie du sommeil dĂ©bute avec l'assoupissement, l'envie de dormir puis on rentre dans un sommeil de plus en plus profond. Il y a plusieurs phases Ă©lectriques qui correspondent Ă des modifications de comportement. C'est ainsi que le sommeil lent est dĂ©composĂ© en 4 stades Le stade I est celui de l'endormissement stade IA somnolence et IB assoupissement, le stade II correspond Ă un sommeil lent lĂ©ger, puis le sommeil devient de plus en plus profond jusqu'aux stades III sommeil Ă©tabli et IV sommeil lent profond. Puis apparaissent sur l'EEG des ondes Ă©lectriques ressemblant Ă celles de la veille alors que le sujet est bien endormi, c'est le sommeil paradoxal, celui des rĂȘves encore appelĂ© sommeil onirique qui est en fait le plus profond. Il est caractĂ©risĂ© par La dĂ©synchronisation de l'EEG ;Des mouvements oculaires rapides ;Une atonie profonde ;Une activitĂ© onirique prononcĂ©e rĂȘves. Ces diffĂ©rentes phases organisĂ©es en cycles d'environ 90 minutes vont se succĂ©der, la rĂ©partition des diffĂ©rentes phases au cours de la nuit se modifie, le sommeil paradoxal Ă©tant plus long en fin de nuit. Une nuit complĂšte englobe 4 ou 5 cycles. Chaque cycle comporte un sommeil lent puis un sommeil rapide paradoxal. Ă voir aussi Consulter en ligne un mĂ©decin pour vos troubles du sommeil [ ? ] NĂ©cessitĂ© du sommeil Il est plus difficile qu'on ne le croit de rĂ©pondre Ă cette question. On a pu Ă©voquer le rĂŽle bĂ©nĂ©fique du sommeil sur le processus de mĂ©morisation. Certains chercheurs pensent que le sommeil lent permettrait de trier les informations captĂ©es pendant l'Ă©veil pour ne retenir que les plus pertinentes, et le sommeil paradoxal Ă©crirait ces informations dans le systĂšme nerveux pour les mĂ©moriser. Pendant le sommeil lent profond sont sĂ©crĂ©tĂ©es certaines hormones, en particulier l'hormone de croissance qui a aussi un rĂŽle anabolique et de rĂ©paration. UnĂ©tat et/ou un processus de conscience modifiĂ©e, produit par une induction directe, indirecte ou contextuelle, ressemblant parfois au sommeil, mais physiologiquement distinct, caractĂ©risĂ© par une Ă©lĂ©vation de la suggestibilitĂ© et qui produit Ă son tour certains phĂ©nomĂšnes sensoriels et perceptuels. Cet Ă©tat, que certains auteurs appellent « la transe », est un Ă©tat naturel queQuest-ce que le sommeil ? Le sommeil est un Ă©tat pĂ©riodique caractĂ©risĂ© par une perte de la conscience Ă©veillĂ©e et au cours duquel lâinteraction avec le milieu extĂ©rieur est abolie ou rĂ©duite. Dans le passĂ©, de nombreux philosophes ou mĂ©decins ont considĂ©rĂ© le sommeil comme une possibilitĂ© de rĂȘver, une occasion de sâengager dans une forme dâactivitĂ© mentale. Au dĂ©but
RĂ©sumĂ©Le systĂšme hypocrĂ©tinergique orexinergique hypothalamique joue un rĂŽle crucial dans la rĂ©gulation de la veille et du sommeil. La meilleure illustration de ce fait est que lâhypersomnie dâorigine centrale narcolepsie est due Ă un dysfonctionnement du signal hypocrĂ©tine chez lâhomme et dans divers modĂšles animaux de la maladie. On note aujourdâhui un intĂ©rĂȘt croissant pour le rĂŽle du dĂ©ficit en hypocrĂ©tine dans les troubles du sommeil associĂ©s aux maladies neurodĂ©gĂ©nĂ©ratives. Lâune des questions la plus dĂ©battue est celle du rĂŽle des dĂ©ficits partiels en hypocrĂ©tine dans le mĂ©canisme de ces troubles. SummaryThe hypothalamic hypocretin orexin system plays a crucial role in the regulation of sleep and wakefulness. The strongest evidence is the fact that the primary sleep disorder narcolepsy is caused by disrupted hypocretin signaling in humans as well as in various animal models. Today there is growing interest in the role of hypocretin defects in sleep disorders associated with neurodegenerative diseases. One of the most controversial issues is the functional relevance of partial hypocretin defects in these disorders. INTRODUCTION PostĂ©rieurement Ă la dĂ©couverte des anomalies de lâhypocrĂ©tine dans les modĂšles canins et murins de la narcolepsie, puis dans la narcolepsie humaine, lâintĂ©rĂȘt sâest portĂ© sur le rĂŽle possible dâanomalies du mĂȘme systĂšme dans dâautres troubles du sommeil, primaires ou secondaires Ă des maladies neurologiques dĂ©gĂ©nĂ©ratives, autoimmunes, musculaires ou Ă des traumatismes crĂąniens. Cette dĂ©marche est importante dans la mesure oĂč les perturbations du systĂšme hypocrĂ©tinergique peuvent Ă©clairer les mĂ©canismes physiopathologiques des troubles du sommeil rencontrĂ©s et oĂč, alternativement, les maladies neurologiques considĂ©rĂ©es peuvent apporter des indications sur lâorigine des perturbations du systĂšme hypocrĂ©tinergique. Dans cette revue seront successivement envisagĂ©s le systĂšme hypocrĂ©tinergique, son anatomie, ses rĂŽles, son implication dans les hypersomnies dâorigine centrale, dans un trouble du mouvement liĂ© au sommeil, et dans les maladies neurodĂ©gĂ©nĂ©ratives. LE SYSTĂME HYPOCRĂTINERGIQUE Le terme dâhypocrĂ©tine renvoie Ă deux neurotransmetteurs peptidergiques, les hypocrĂ©tines 1 et 2, Ă©galement appelĂ©es orexines A et B, provenant de la scission dâun peptide prĂ©curseur, la prĂ©prohypocrĂ©tine [1-2]. LâhypocrĂ©tine 1 est faite de 33 rĂ©sidus dont 4 rĂ©sidus cystĂ©ine formant deux liaisons disulfide, et lâhypocrĂ©tine 2 de 28 rĂ©sidus sans liaison disulfide, cette diffĂ©rence de structure expliquant probablement la plus grande stabilitĂ© de lâhypocrĂ©tine 1 dans les fluides physiologiques. A chaque hypocrĂ©tine correspond un rĂ©cepteur couplĂ© Ă une protĂ©ine G, le rĂ©cepteur-1 Ă©tant affin seulement pour lâhypocrĂ©tine 1 et le rĂ©cepteur 2 Ă©tant affin pour les hypocrĂ©tines 1 et 2. Le rĂ©cepteur I de lâhypocrĂ©tine est abondant dans le locus coeruleus, et dans une moindre mesure dans lâaire prĂ©optique mĂ©diane, le raphĂ© dorsal et le tegmentum pontique, le rĂ©cepteur 2 dans le septum, le nucleus accumbens, la bande diagonale de Broca, le noyau tubĂ©romammillaire, lâaire tegmentale ventrale et le raphĂ© dorsal [3]. Les neurones Ă hypocrĂ©tine sont de taille moyenne, et de forme multipolaire ou fusiforme. On en compte environ 20 000 chez le chien [4] et 70 000 chez lâhumain [5]. Ces neurones sont situĂ©s dans lâhypothalamus dorsolatĂ©ral, centrĂ©s autour du fornix et dans les aires adjacentes. Ils projettent de façon diffuse sur le bulbe olfactif, le cortex cĂ©rĂ©bral, le thalamus, lâhypothalamus, et le tronc cĂ©rĂ©bral notamment le locus coeruleus, les noyaux du raphĂ© et la formation rĂ©ticulĂ©e bulbaire [6] Fig 1. RĂLES DES HYPOCRĂTINES Lors de leur dĂ©couverte il a dâabord Ă©tĂ© envisagĂ© que les hypocrĂ©tines soient principalement impliquĂ©es dans la rĂ©gulation de la prise alimentaire. Lâinjection dâhypocrĂ©tine-1 dans le noyau dorso-mĂ©dian de lâhypothalamus induit en effet un comportement dâalimentation chez le rat [7], tandis que lâadministration dâanticorps anti hypocrĂ©tine-1 supprime lâalimentation chez le rat [8]. Toutefois lâadministration dâhypocrĂ©tine chez le rat ne modifie pas la consommation de nourriture Fig. 1. â ReprĂ©sentation schĂ©matique des neurones Ă hypocrĂ©tine hypothalamiques violet et de leurs projections vers le cortex rouge, le bulbe olfactif bleu clair, le thalamus vert et le tronc cĂ©rĂ©bral bleu from Peyron et al. J. Neurosci, 1998, 18, 9996-10015. sur 24 heures et son administration rĂ©pĂ©tĂ©e nâaffecte pas la masse corporelle [9]. Il est donc apparu que la fonction majeure de lâhypocrĂ©tine devait ĂȘtre autre. Dâune part les neurones Ă hypocrĂ©tine projettent largement sur le cerveau mais surtout sur les aires de stimulation de la veille [6]. Dâautre part lâadministration centrale dâhypocrĂ©tine 1 entraĂźne une hyperactivitĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e et des activitĂ©s motrices stĂ©rĂ©otypĂ©es [10]. Elle augmente aussi la frĂ©quence des dĂ©charges des neurones histaminergiques qui jouent un rĂŽle prĂ©dominant dans lâĂ©veil [11]. Surtout deux dĂ©couvertes effectuĂ©es simultanĂ©ment en 1999 ont mis en Ă©vidence un rĂŽle clĂ© du systĂšme hypocrĂ©tinergique dans la rĂ©gulation du sommeil et de lâĂ©veil. Le sĂ©quençage au niveau gĂ©nomique, avec dĂ©termination des jonctions intron-exon, chez le chien atteint de narcolepsie familiale, a montrĂ© une mutation du gĂšne codant pour le rĂ©cepteur 2 de lâhypocrĂ©tine sous forme dâun SINE short interspersed nucleotide element de 226 paires de bases insĂ©rĂ© en amont du site dâĂ©pissage du 4e exon chez tous les Dobermans narcoleptiques et sous forme dâune dĂ©lĂ©tion de 122 paires de bases au niveau du 6e exon chez tous les Labradors narcoleptiques [12]. A lâinverse, dans les formes canines sporadiques de la narcolepsie aucune mutation nâa Ă©tĂ© trouvĂ©e et les mesures effectuĂ©es ont montrĂ© un effondrement des taux dâhypocrĂ©tine dans le cerveau et le liquide cĂ©phalorachidien LCR, indiquant que les narcolepsies familiales et sporadiques ont des Ă©tiologies diffĂ©rentes [4]. ParallĂšlement aux donnĂ©es acquises chez le chien narcoleptique il Ă©tait en mĂȘme temps montrĂ© par dâautres auteurs que les souris knock-out pour le gĂšne de la prĂ©prohypocrĂ©tine en lâĂ©tat homozygote manifestaient un phĂ©notype narcoleptique » avec de brĂšves pĂ©riodes dâimmobilitĂ© comportementale Ă©voquant des cataplexies et des endormissements en sommeil paradoxal [13]. Lâensemble de ces donnĂ©es dĂ©montrait donc lâimportance du systĂšme hypocrĂ©tinergique dans la rĂ©gulation des Ă©tats de veille et de sommeil et dans la physiopathologie de la narcolepsie. LES HYPERSOMNIES DE TYPE CENTRAL La narcolepsie La narcolepsie est un trouble chronique du sommeil auquel on dĂ©crit aujourdâhui trois formes, la narcolepsie avec cataplexie, la narcolepsie sans cataplexie et la narcolepsie due Ă une maladie [14]. La narcolepsie avec cataplexie est remarquable par deux signes cardinaux, la somnolence diurne excessive culminant en des accĂšs de sommeil irrĂ©sistibles et rafraĂź- chissants et les cataplexies ou pertes du tonus musculaire Ă dĂ©terminisme Ă©motionnel, et par des signes dits accessoires, parce que non spĂ©cifiques et non indispensables au diagnostic, les hallucinations hypnagogiques, les paralysies du sommeil et les troubles du sommeil. Lâexamen clinique est normal Ă lâexception de lâabolition des rĂ©flexes ostĂ©o-tendineux pendant la cataplexie et lâaugmentation frĂ©quente de lâindex de masse corporelle, surtout nette chez le sujet jeune au dĂ©but de la maladie. Le diagnostic est confirmĂ© par lâenregistrement polysomnographique montrant la nuit un endormissement direct en sommeil paradoxal dans environ 40 % des cas, des Ă©veils frĂ©quents, une fragmentation du sommeil paradoxal, et le jour qui suit par le test itĂ©ratif de latence dâendormissement TILE mettant en Ă©vidence une latence moyenne dâendormissement infĂ©rieure ou Ă©gale Ă 8 min et deux endormissements ou plus en sommeil paradoxal. Une association avec HLA DQ1*0602 est quasi systĂ©matique mais non spĂ©cifique de la narcolepsie. Peu de temps aprĂšs la description des mutations du gĂšne du rĂ©cepteur de lâhypocrĂ©tine-2 chez les chiens atteints de narcolepsie familiale il Ă©tait rapportĂ© que dans 90 % des narcolepsies humaines sporadiques, HLA DQB1*0602 positives, les taux dâhypocrĂ©tine-1 mesurĂ©s dans le LCR Ă©taient significativement abaissĂ©s ou infĂ©- rieurs Ă la limite de dĂ©tection [15]. ParallĂšlement une disparition dâau moins 90 % de lâexpression de lâARN messager de la prĂ©prohypocrĂ©tine et des protĂ©ines matures des neurones hypocrĂ©tinergiques Ă©tait retrouvĂ©e dans le cerveau de sujets atteints de narcolepsie avec cataplexie [16]. De plus, lâabsence conjointe de protĂ©ines coexprimĂ©es dans une majoritĂ© des neurones Ă hypocrĂ©tine dynorphine et NARP suggĂ©- rait un mĂ©canisme de mort neuronale ciblĂ© sur ces neurones [17]. Lâorigine de cette mort neuronale pourrait ĂȘtre auto-immune compte tenu de lâĂąge gĂ©nĂ©ralement jeune de dĂ©but de la maladie et de lâassociation massive Ă HLA DQB1*0602. On manquait cependant dâarguments en ce sens jusquâĂ la publication rĂ©cente de deux Ă©tudes. Des anticorps antistreptococciques ASLO ont Ă©tĂ© mis en Ă©vidence au dĂ©but de lâaffec- tion [18]. Et de façon plus spĂ©cifique, la prĂ©sence dâanticorps pathogĂšnes antitribbles-2 antigĂšne surexprimĂ© dans les neurones Ă hypocrĂ©tine a Ă©tĂ© trouvĂ©e et ce dâautant plus que lâaffection Ă©tait rĂ©cente [19]. Dans la narcolepsie sans cataplexie les faits sont beaucoup moins clairs. Il sâagit en effet dâune entitĂ© hĂ©tĂ©rogĂšne avec des sujets qui auront un jour des cataplexies et des sujets qui nâen auront pas. Chez ces derniers, la limite est imprĂ©cise entre ceux effectivement atteints de narcolepsie sans cataplexie, ceux atteints dâhypersomnie idiopathique sans allongement de la durĂ©e du sommeil, voire mĂȘme ceux qui seraient des sujets sains en Ă©tat de privation de sommeil. Seulement 10 % des patients atteints de narcolepsie sans cataplexie ont des taux effondrĂ©s dâhypocrĂ©tine-1 dans le LCR et le problĂšme se pose de savoir si ces sujets pourraient avoir une perte plus ou moins complĂšte de cellules Ă hypocrĂ©tine Ă mĂȘme dâexpliquer la symptomatologie dâaccĂšs de sommeil sans cataplexie, en lâabsence dâeffondrement des taux dâhypocrĂ©tine dans le LCR. Deux Ă©lĂ©ments sont importants pour en juger. Dâune part les Ă©tudes faites chez lâanimal suggĂšrent quâune large destruction des neurones hypocrĂ©tinergiques est nĂ©cessaire pour quâelle se reflĂšte dans une diminution des taux dâhypocrĂ©tine dans le LCR [20]. Dâautre part une Ă©tude histochimique rĂ©cente a comparĂ© deux cerveaux de sujets atteints de narcolepsie sans cataplexie Ă cinq cerveaux tĂ©moins [21]. Dans le premier cerveau lâhypothalamus entier Ă©tait disponible tandis que dans le deuxiĂšme seul lâhypothalamus antĂ©rieur lâĂ©tait. Dans aucun des deux cerveaux, il nâĂ©tait notĂ© de perte des cellules Ă hypocrĂ©tine dans lâhypothalamus antĂ©rieur. En revanche il Ă©tait trouvĂ© dans lâhypothalamus entier une perte de 33 % des cellules Ă hypocrĂ©tine par rapport aux cerveaux des tĂ©moins, avec une perte cellulaire prĂ©dominant au niveau de lâhypothalamus postĂ©rieur et un niveau Ă©levĂ© de gliose dans le noyau hypothalamique postĂ©rieur. Bien quâelle ne repose que sur lâanalyse dâun seul hypothalamus entier, cette observation anatomopathologique suggĂšre pour la premiĂšre fois quâune perte partielle et localisĂ©e des cellules hypocrĂ©tinergiques puisse rendre compte de la somnolence diurne excessive. La narcolepsie due Ă une maladie se dĂ©finit par une plainte de somnolence diurne excessive survenant quotidiennement ou presque depuis au moins trois mois, associĂ©e Ă une maladie neurologique rendant compte de cette somnolence, et par lâun au moins des trois critĂšres suivants, la prĂ©sence de cataplexies typiques, ou une latence moyenne dâendormissement infĂ©rieure Ă 8 min et deux endormissements au moins en sommeil paradoxal au TILE, ou un taux dâhypocrĂ©tine-1 dans le LCR infĂ©rieur Ă 110 pg/ml [14]. A ce jour 116 cas de narcolepsie due Ă une maladie ont Ă©tĂ© recensĂ©s [22]. Parmi ces cas, 38 relevaient dâune maladie hĂ©rĂ©ditaire ou congĂ©nitale, syndrome de Prader-Willi, maladie de Nieman-Pick, dystrophie myotonique, 33 dâune tumeur, 19 dâun traumatisme crĂąnien, 10 dâune sclĂ©rose en plaques. Une revue de ces cas montre que lâhypothalamus Ă©tait souvent atteint, surtout dans les cas de tumeur, et que lorsquâune mesure du taux dâhypocrĂ©tine avait Ă©tĂ© effectuĂ©e celle-ci montrait le plus souvent quâil Ă©tait abaissĂ©. Hypersomnie idiopathique Lâhypersomnie idiopathique est le deuxiĂšme type dâhypersomnie dâorigine centrale. Elle comprend deux formes distinctes, lâhypersomnie idiopathique avec longue durĂ©e de sommeil et lâhypersomnie idiopathique sans longue durĂ©e de sommeil [14]. Seule la premiĂšre est bien caractĂ©risĂ©e cliniquement avec trois symptĂŽmes distincts, une somnolence diurne excessive plus ou moins permanente donnant lieu Ă un ou deux accĂšs de sommeil par jour, moins irrĂ©sistibles mais de plus longue durĂ©e que dans la narcolepsie, un sommeil de nuit anormalement prolongĂ©, jusquâĂ 12 Ă 14 heures voire plus, et un rĂ©veil laborieux nĂ©cessitant le plus souvent lâintervention dâun proche. Le diagnostic est essentiellement clinique mais il nâen nĂ©cessite pas moins un examen polysomnographique suivi dâun TILE pour Ă©liminer une autre cause de somnolence diurne excessive. DiffĂ©rentes Ă©tudes ont montrĂ© lâabsence dâeffondrement de lâhypocrĂ©tine-1 dans lâhypersomnie idiopathique orientant donc vers un mĂ©canisme physiopathologique autre que celui de la narcolepsie Quant Ă lâhypersomnie idiopathique sans longue durĂ©e de sommeil, elle se caractĂ©- rise cliniquement par une somnolence diurne excessive et des accĂšs de sommeil isolĂ©s, et au TILE par une latence moyenne dâendormissement infĂ©rieure Ă 8 min et moins de deux endormissements en sommeil paradoxal. Elle semble nosologiquement trĂšs proche de la narcolepsie sans cataplexie. TROUBLES MOTEURS LIĂS AU SOMMEIL Le syndrome des jambes sans repos Il se caractĂ©rise par une sensation dĂ©sagrĂ©able siĂ©geant dans les membres infĂ©rieurs ou plus rarement supĂ©rieurs, obligeant Ă bouger les membres. Cette sensation dĂ©sagrĂ©able et lâobligation de bouger quâelle entraĂźne dĂ©bute ou sâaggrave pendant les pĂ©riodes de repos et principalement le soir et la nuit. Elle est partiellement ou totalement soulagĂ©e par le mouvement. Le syndrome des jambes sans repos sâassocie dans 60 Ă 80 % des cas Ă des mouvements pĂ©riodiques des membres, mouvements rĂ©pĂ©titifs brusques Ă lâĂ©veil et dans le sommeil. Lâenregistrement polysomnographique nâest pas nĂ©cessaire pour poser le diagnostic de syndrome des jambes sans repos qui est essentiellement clinique. Il est en revanche indispensable, pour prĂ©ciser un syndrome de mouvements pĂ©riodiques des membres, le sujet nâen ayant en gĂ©nĂ©ral pas conscience. La physiopathologie du syndrome des jambes sans repos nâest pas encore Ă©lucidĂ©e, mais il existe des arguments en faveur dâun dysfonctionnement des neurones dopaminergiques prenant leur origine dans la rĂ©gion hypothalamique A11 et se terminant au niveau de la matiĂšre grise de la moelle intermĂ©diolatĂ©rale et dorsale [23]. Comme lâadministration centrale dâorexine A hypocrĂ©tine-1 entraĂźne une hyper- locomotion, des stĂ©rĂ©otypies et un comportement de toilette [10-24], lâagitation motrice caractĂ©ristique du syndrome des jambes sans repos pourrait ĂȘtre causĂ©e par une augmentation de lâhypocrĂ©tine. De plus, les effets excitateurs et Ă©veillants de lâhypocrĂ©tine-1 pourraient ĂȘtre impliquĂ©s dans le niveau dâĂ©veil relativement Ă©levĂ© de ces patients durant la veille et dans leurs troubles du sommeil. Alternativement une augmentation de lâhypocrĂ©tine-1 du LCR pourrait ĂȘtre due Ă une augmentation de lâactivitĂ© motrice et de la veille de ces patients, des donnĂ©es animales suggĂ©rant que lâactivitĂ© hypocrĂ©tinergique augmente significativement avec le mouvement et durant la veille active en comparaison avec la veille calme [25]. La littĂ©rature apporte des rĂ©sultats contradictoires. Des auteurs ont trouvĂ© des niveaux Ă©levĂ©s dâhypocrĂ©tine-1 dans le LCR chez des patients atteints dâun syndrome des jambes sans repos Ă dĂ©but prĂ©coce [26] tandis que dâautres auteurs nâont pas trouvĂ© dâĂ©lĂ©vation significative de lâhypocrĂ©tine du LCR chez des sujets atteints de la forme prĂ©coce ou de la forme tardive [27]. De plus il nâa pas Ă©tĂ© trouvĂ© de corrĂ©lation entre la concentration en hypocrĂ©tine-1 et la sĂ©vĂ©ritĂ© du syndrome des jambes sans repos jugĂ©e dâaprĂšs les plaintes des sujets ou les donnĂ©es de lâenregistrement polysomnographique. MALADIES NEURODĂGĂNĂRATIVES Les troubles du sommeil sont frĂ©quents dans les maladies neurodĂ©gĂ©nĂ©ratives tableau 1. Ils comprennent lâinsomnie, particuliĂšrement sĂ©vĂšre dans la paralysie Tableau 1. â Troubles du sommeil dans les maladies neurodĂ©gĂ©nĂ©ratives. SDE somnolence diurne excessive. TCSP trouble comportemental en sommeil paradoxal. TR troubles respiratoires. SJSR syndrome des jambes sans repos. MPM Mouvements pĂ©riodiques des membres. + prĂ©sents Maladie Insomnie SDE TCSP TR liĂ©s au SJSR et Autres sommeil MPM Maladie de 35-80 % 15-50 % 30-60 % 20-66 % + Attaques de Parkinson sommeil Atrophie 50 % 25-30 % 80-100 % 20-70 % 30 % Stridor multilaryngĂ© systĂ©matisĂ©e DĂ©mence 20 % + 90-100 % + + Ătats Ă corps de confusionnels Lewy nocturnes Maladie + + 2 % 33-53 % + Sundowning dâAlzheimer syndrome Maladie de + + 12 % 0 24 % Huntington supra-nuclĂ©aire progressive, la somnolence diurne excessive, les attaques de sommeil ou endormissements soudains et sans prodromes rencontrĂ©es chez 4 Ă 8 % des malades parkinsoniens, le trouble comportemental en sommeil paradoxal TCSP, dans lequel le sujet agit » son rĂȘve de façon potentiellement dangereuse pour son conjoint, prĂ©dominant dans les synuclĂ©inopathies, les troubles respiratoires liĂ©s au sommeil, le syndrome des jambes sans repos et les mouvements pĂ©riodiques des membres. Alpha-synuclĂ©inopathies Maladie de Parkinson La plupart des pathologies du sommeil se rencontrent chez les patients atteints de maladie de Parkinson, certaines mĂȘme comme la somnolence diurne excessive et le TCSP pouvant prĂ©cĂ©der les troubles du mouvement de plusieurs annĂ©es. Les Ă©tudes faites par diffĂ©rents groupes nâont pas trouvĂ© de niveau abaissĂ© dâhypocrĂ©tine-1 dans le LCR, mĂȘme chez les patients sĂ©lectionnĂ©s pour la sĂ©vĂ©ritĂ© de leurs troubles du sommeil [28-30]. En revanche des taux bas ou non dosables dâhypocrĂ©tine-1 ont Ă©tĂ© trouvĂ©s dans le liquide ventriculaire de patients Ă un stade tardif de leur maladie de Parkinson [31]. Dans cette Ă©tude une corrĂ©lation inverse entre niveau dâhypocrĂ©tine-1 et sĂ©vĂ©ritĂ© de la maladie a mĂȘme Ă©tĂ© relevĂ©e. Deux Ă©tudes ont Ă©valuĂ© le systĂšme hypocrĂ©tinergique dans le cerveaux de patients dĂ©cĂ©dĂ©s de maladie de Parkinson [32-33] avec dans les deux cas une perte massive des neurones Ă hypocrĂ©tine et des corps de Lewy en abondance dans lâhypothalamus pĂ©rifornical. Atrophie multisystĂ©matisĂ©e Les troubles du sommeil sont encore plus frĂ©quents dans cette maladie combinant de façon variable signes parkinsoniens, signes pyramidaux et cĂ©rĂ©belleux et signes dysautonomiques, Les plus sĂ©vĂšres sont le TCSP extrĂȘmement frĂ©quent, et le stridor nocturne pouvant mettre en jeu le pronostic vital. La concentration en hypocrĂ©tine du LCR Ă©tait normale dans deux Ă©tudes [34-35]. Toutefois une rĂ©duction du nombre des neurones Ă hypocrĂ©tine a Ă©tĂ© trouvĂ©e dans le cerveau de sept patients et des inclusions cytoplasmiques gliales abondantes ont Ă©tĂ© rapportĂ©es dans les aires oĂč se concentrent les neurones Ă hypocrĂ©tine [36]. DĂ©mence Ă corps de Lewy CaractĂ©risĂ©e par une dĂ©mence progressive, des signes parkinsoniens modĂ©rĂ©s, des myoclonies, des fluctuations marquĂ©es de lâĂ©veil et des performances cognitives, des hallucinations visuelles Ă©laborĂ©es et de la dĂ©pression, la dĂ©mence Ă corps de Lewy a pour troubles du sommeil prĂ©dominants le TCSP et les Ă©tats confusionnels nocturnes. Il nâa pas Ă©tĂ© trouvĂ© de diminution de lâhypocrĂ©tine dans le LCR [30, 37]. En revanche une immunorĂ©activitĂ© hypocrĂ©tinergique nĂ©ocorticale rĂ©duite, corrĂ©lĂ©e Ă la somnolence diurne excessive, a Ă©tĂ© mise en Ă©vidence [38]. Tauopathie Maladie dâAlzheimer Lâensemble des troubles du sommeil est frĂ©quent dans la maladie dâAlzheimer, Ă lâexception toutefois du TSCP. Comme dans les maladies prĂ©cĂ©dentes des taux normaux dâhypocrĂ©tine ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s dans le LCR 28, 37. Toutefois, dans une Ă©tude post-mortem de dix sujets, dont quatre avaient des troubles du sommeil caractĂ©risĂ©s, le nombre des neurones Ă hypocrĂ©tine Ă©tait diminuĂ© de 40 % en comparaison avec les contrĂŽles [39]. Maladie de la polyglutamine Maladie de Huntington Les troubles du sommeil de la maladie de Huntington comprennent insomnie, somnolence diurne excessive, mouvements pĂ©riodiques des membres et, dans un petit nombre de cas TCSP. Des Ă©tudes ont rapportĂ© des concentrations normales dâhypocrĂ©tine dans le LCR de ces patients 40-41. En revanche une atrophie et une diminution de la densitĂ© des neurones Ă hypocrĂ©tine a Ă©tĂ© retrouvĂ©e dans des sections coronales de lâhypothalamus latĂ©ral [42]. PERTE PARTIELLE DES NEURONES Ă HYPOCRĂTINE ET TROUBLES DU SOMMEIL DANS LES MALADIES NEURODĂGĂNĂRATIVES Les donnĂ©es recueillies dans les modĂšles animaux de narcolepsie familiale et chez des patients atteints de narcolepsie avec cataplexie ont clairement mis en Ă©vidence quâune perte du signal hypocrĂ©tinergique Ă©tait Ă lâorigine de la narcolepsie avec cataplexie. Celle-ci peut avoir deux origines mutation du gĂšne du rĂ©cepteur 2 de lâhypocrĂ©tine dans la narcolepsie canine familiale, dĂ©ficience dans la production de ligands hypocrĂ©tinergiques, qui pourrait ĂȘtre dâorigine auto-immune, dans la narcolepsie sporadique canine et humaine. La ressemblance de certains des troubles du sommeil notĂ©s dans les maladies neurologiques, somnolence diurne excessive, TCSP, endormissements en sommeil paradoxal, avec ceux de la narcolepsie a conduit un grand nombre dâauteurs Ă Ă©valuer le statut hypocrĂ©tinergique de ces maladies. Les comparaisons sont rendues dĂ©licates par le fait que les troubles du sommeil observĂ©s ne coĂŻncident que partiellement avec le phĂ©notype narcoleptique, la cataplexie faisant le plus souvent dĂ©faut. Compte tenu de la constatation dâun taux le plus souvent normal dâhypocrĂ©tine-1 dans le LCR de ces patients mais dâune perte partielle des neurones hypocrĂ©tinergiques Ă lâexamen direct du cerveau, la question se posait de savoir si une perte partielle des neurones Ă hypocrĂ©tine Ă©tait suffisante pour expliquer les troubles du sommeil ressemblant Ă ceux de la narcolepsie observĂ©s chez ces patients. Un Ă©lĂ©ment important, bien quâunique, pour rĂ©pondre Ă cette question, est lâĂ©tude anatomopathologique rapportĂ©e plus haut du cerveau dâun patient atteint de narcolepsie sans cataplexie [21]. Elle montrait une perte partielle des cellules Ă hypocrĂ©tine prĂ©dominant au niveau de lâhypothalamus postĂ©rieur, qui pourrait ĂȘtre responsable de la somnolence diurne excessive et des accĂšs de sommeil incoercibles. Une approche plus directe serait de corriger la dĂ©ficience en hypocrĂ©tine, par exemple en utilisant un agoniste de lâhypocrĂ©tine. Malheureusement le dĂ©veloppement dâagonistes de lâhypocrĂ©tine est une tache dĂ©licate non encore menĂ©e Ă bien Ă ce jour. Il est possible quâune perte des cellules hypocrĂ©tinergiques projetant sur des rĂ©gions du cerveau impliquĂ©es dans la rĂ©gulation de la veille et du sommeil, telles que le noyau tubĂ©romammilaire ou le locus coeruleus, entraĂźne une dĂ©stabilisation de la veille. DâaprĂšs le modĂšle dâinteraction rĂ©ciproque entre les rĂ©gions responsables de la veille et du sommeil dĂ©nommĂ© Flip-flop switch » ou modĂšle alternatif », les rĂ©gions aminergiques noyau tubĂ©romammillaire, locus coeruleus et raphĂ© dorsal induisent la veille par un effet direct excitateur et inhibent les neurones du noyau prĂ©optique ventrolatĂ©ral VLPO dans la veille. Dans le sommeil, les neurones du VLPO inhibent ces rĂ©gions aminergiques via leurs projections GABAergiques et galaninergiques actives pendant le sommeil [43] Fig 1. Les neurones Ă hypocrĂ©tine stabiliseraient ces Ă©tats, surtout la veille, en augmentant le tonus aminergique, permettant lâinhibition des neurones du VLPO et ceux du tegmentum pĂ©donculopontin et du tegmentum latĂ©ro-dorsal. Compte tenu de la structure de ce modĂšle une diminution du tonus hypocrĂ©tinergique serait de nature Ă entraĂźner une instabilitĂ© de la veille et du sommeil et des passages soudains et inappropriĂ©s de la veille au sommeil. CONCLUSION Lâabsence plus ou moins complĂšte du signal hypocrĂ©tinergique explique les symptĂŽmes de la narcolepsie. Il est trĂšs probable que le dĂ©faut partiel dâhypocrĂ©tine dans la narcolepsie sans cataplexie et dans certaines maladies neurodĂ©gĂ©nĂ©ratives ait une part dans le mĂ©canisme des troubles du sommeil de ces maladies. Lâenjeu de ces prochaines annĂ©es sera de prĂ©ciser la part exacte du dĂ©faut dâhypocrĂ©tine dans le dĂ©terminisme de ces troubles. BIBLIOGRAPHIE [1] De Lecea L., Kilduff Peyron C. et al. â The hypocretins hypothalamus-specific peptides with neuroexcitatory activity. Proc. Natl. Acad. Sci. USA, 1998, 95 , 322-377. [2] Sakurai T., Amemiya A., Ishii M. et al. â Orexins and orexin receptors a family of hypothalamus neuropeptides and G protein-coupled receptors that regulate feeding behavior. Cell, 1998, 92, 573-585. [3] Silber Rye â Solving the mysteries of narcolepsy the hypocretin story. Neurology, 2001, 56, 1616-1618. 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Par lâintroduction de traitements plus satisfaisants dâune part le modafinil Modiodal, mĂ©dicament Ă©veillant non amphĂ©taminique, a Ă©tĂ© utilisĂ© dans le centre du sommeil de Montpellier Ă partir de 1984. Il a Ă©tĂ© mis sur le marchĂ© en France en 1994. Il est actif dans environ 70 % des cas, est remarquablement supportĂ© et ne prĂ©sente pas les inconvĂ©nients des amphĂ©tamines. Le sodium oxybate Xyrem, ex gamma-hydroxybutyrate, a Ă©tĂ© mis sur le marchĂ© en France en 2007 avec lâindication narcolepsie avec cataplexie. Il prĂ©sente lâavantage dâĂȘtre actif Ă la fois sur la somnolence diurne et les accĂšs de sommeil, les cataplexies et les symptĂŽmes accessoires, et sur le mauvais sommeil, au prix dâune titration un peu plus dĂ©licate que les autres mĂ©dicaments de la cataplexie. Par la fondation en 1986 dâautre part dâune association de malades, Association Française de Narcolepsie-Cataplexie, auprĂšs de laquelle les malades peuvent chercher aide et conseils. M. Jean CAMBIER Un de mes patients, colombophile, ne pouvait gagner un concours, car au moment oĂč il voyait revenir son pigeon, il tombait dans un accĂšs narcoleptique, ce qui lâempĂȘchait de prĂ©lever la bague et de la dĂ©poser dans lâenregistreur. Comme chez le chien qui sâeffondre quand il tombe en arrĂȘt, la surprise et lâĂ©motion dĂ©clenchent chez lâhomme la cataplexie. Les attaques de cataplexie sont dĂ©clenchĂ©es par les Ă©motions telles que humour, surprise, satisfaction, colĂšre. Il est intĂ©ressant de souligner que le rire est mentionnĂ© comme Ă©tant le facteur dĂ©clenchant le plus efficace, bien quâĂ proprement parler le rire ne soit pas une Ă©motion mais un comportement moteur. Chaque patient a une susceptibilitĂ© individuelle aux Ă©motions provoquant lâattaque de cataplexie. Il est fort probable que le retour du pigeon ne provoquerait pas de cataplexie chez un narcoleptique non colombophile. Quâen est-il des hallucinations hypnagogiques lors des accĂšs narcoleptiques et des dĂ©lires hallucinatoires associĂ©s aux formes graves du syndrome de Guillain-BarrĂ© ? Les hallucinations hypnagogiques et hypnopompiques des narcoleptiques et les hallucinations rencontrĂ©es dans les formes graves du syndrome de Guillain-BarrĂ© sont les unes et les autres des manifestations de status dissociatus ». Le concept de status dissociatus dĂ©finit un Ă©tat dans lequel des Ă©lĂ©ments dâun Ă©tat de veille, ou de sommeil lent ou paradoxal, apparaissent pathologiquement dans un autre Ă©tat de veille ou de sommeil. Cet Ă©tat peut donc ĂȘtre conçu comme une altĂ©ration des frontiĂšres protĂ©geant les Ă©tats de veille et de sommeil. Polygraphiquement le status dissociatus est caractĂ©risĂ© par un mĂ©lange des Ă©lĂšments graphiques de la veille, du sommeil lent et du sommeil paradoxal, rendant difficile voire impossible la reconnaissance de lâĂ©tat de veille ou de sommeil en question. Ce concept est trĂšs large. Il rĂ©unit ensemble des troubles du sommeil classĂ©s dans diffĂ©rentes catĂ©gories la cataplexie intrusion de lâatonie musculaire du sommeil paradoxal dans la veille, les hallucinations hypnagogiques et hypnopompiques expĂ©- riences hallucinatoires survenant Ă lâendormissement ou au rĂ©veil [les hallucinations rencontrĂ©es chez les malades atteints du syndrome de Guillain et BarrĂ© apparaissent immĂ©diatement Ă la fermeture des yeux], les parasomnies du sommeil lent telles que les terreurs nocturnes ou les accĂšs de somnambulisme comportements moteurs de lâĂ©veil se manifestant en sommeil lent profond, M. Pierre GODEAU Lâhypersomnie idiopathique peut-elle donner des accĂšs intermittents de faible frĂ©quence deux ou trois par an ? A-t-on progressĂ© dans la comprĂ©hension de cette affection ? Vous faites allusion Ă une malade qui prĂ©sentait des Ă©pisodes rĂ©currents de sommeil intense, deux Ă trois fois par an, dâune durĂ©e de quelques heures Ă trois jours, chez laquelle nous avions Ă©voquĂ© une stupeur idiopathique rĂ©currente ». Cette entitĂ© est caractĂ©risĂ©e par un Ă©tat de stupeur suivi de troubles temporaires du comportement, troubles caractĂ©risĂ©s par de la niaiserie, de lâaboulie, de la dĂ©pression et parfois de lâagressivitĂ© et une libĂ©ration sexuelle. Le tracĂ© Ă©lectroencĂ©phalographique obtenu pendant les Ă©pisodes est caractĂ©risĂ© par une activitĂ© rapide diffuse Ă 14-16 Hz non rĂ©active aux stimuli. Cet Ă©tat a Ă©tĂ© rapportĂ© Ă la libĂ©ration dâune benzodiazĂ©pine endogĂšne, lâendozĂ©pine-4. Le traitement proposĂ© Ă©tait lâadministration intra-veineuse de flumazĂ©nil. Toutefois certaines benzodiazĂ©pines synthĂ©tiques sont difficiles Ă dĂ©tecter par les techniques conventionnelles et la dĂ©couverte que certains cas de stupeur idiopathique rĂ©currente » Ă©taient causĂ©s par la prise frauduleuse de lorazepam conduit aujourdâhui Ă discuter le concept mĂȘme de stupeur idiopathique rĂ©currente » M. Emmanuel-Alain CABANIS Vous avez signalĂ© 16 % dâĂ©tiologies post-traumatiques dans votre sĂ©rie. Ne pensez-vous pas que les sports dits de contact dans lesquels surviennent des concussions en anglais ou commotions cĂ©rĂ©brales, imitant exactement une narcolepsie-cataplexie, dans le KO » football amĂ©ricain, rugby, boxe, rĂ©alisent un modĂšle » expĂ©rimental chez des volontaires prĂ©sumĂ©s trĂšs sains athlĂštes de haut niveau. Dans ces conditions, ne faudrait-il pas suggĂ©rer de tels dosages de lâhypocrĂ©tine aux ComitĂ©s olympiques nationaux trĂšs prĂ©occupĂ©s par ce sujet de la commotion cĂ©rĂ©brale ? La question des narcolepsies post-traumatiques est une question dĂ©licate. Dans la sĂ©rie de neuf sujets rapportĂ©e par Lankford 1994 le traumatisme initial avait Ă©tĂ© mineur ou modĂ©rĂ©, avec un certain degrĂ© de perte de connaissance chez huit des neuf sujets. Les neuf sujets prĂ©sentaient une somnolence diurne excessive et cinq des cataplexies. Lâexamen neurologique Ă©tait normal ainsi que lâimagerie scanner ou IRM chez lâensemble des sujets, et huit sur neuf prĂ©sentaient deux endormissements en sommeil paradoxal ou plus au test itĂ©ratif de latence dâendormissement permettant de retenir le diagnostic de narcolepsie post-traumatique, avec ou sans cataplexie. Toutefois aucun de ces sujets nâavait Ă©tĂ© soumis Ă une ponction lombaire pour dosage de lâhypocrĂ©tine-1, la dĂ©couverte de lâhypocrĂ©tine datant seulement de 1998. Ripley et al. 2001 ont trouvĂ© des taux intermĂ©diaires dâhypocrĂ©tine-1 entre 110 et 200 pg/ml chez cinq sujets sur six atteints de narcolepsie sans cataplexie. Dauvilliers et al. 2003 ont rapportĂ© deux cas de narcolepsie sans cataplexie post-traumatique. Le premier avait un taux intermĂ©diaire dâhypocrĂ©tine-1 dans le liquide cĂ©phalorachidien 176 pg/ml et le second un taux strictement normal 503 pg/ml. Arii et a l 2004 ont dĂ©crit un cas dâhypersomnie post-traumatique avec un taux intermĂ©diaire de 151 pg/ml. Ces taux intermĂ©diaires ou normaux dâhypocrĂ©tine-1 dans le LCR ne permettent pas de tirer de conclusions formelles. Dâautre part le dosage dâhypocrĂ©tine-1 dans le LCR exige une ponction lombaire et il est douteux que les comitĂ©s dâĂ©thique y soient favorables. M. Jean-Jacques HAUW Les troubles du comportement pendant le sommeil paradoxal permettent de rĂ©vĂ©ler, plusieurs annĂ©es avant le dĂ©but des autres signes neurologiques, des affections comme les atrophies multisystĂ©matisĂ©es. Quâen pensez-vous ? Les donnĂ©es actuelles indiquent la prĂ©sence de troubles du comportement en sommeil paradoxal chez 30 Ă 60 % des sujets atteints de maladie de Parkinson, 80 Ă 100 % des malades atteints dâatrophie multisystĂ©matisĂ©e et 90 Ă 100 % des malades atteints de dĂ©mence Ă corps de Lewy. Dans une sĂ©rie de Carlos Schenck, 45 % 20/44 des patients prĂ©sentant un trouble du comportement en sommeil paradoxal dĂ©veloppĂšrent un trouble parkinsonien dans un dĂ©lai moyen de 11,5 ans aprĂšs les premiĂšres manifestations du trouble du comportement du sommeil paradoxal range de 3 Ă 23 annĂ©es. Ce trouble est donc un marqueur extraordinaire dâune maladie neuro-dĂ©gĂ©nĂ©rative Ă venir. On ne peut dire aujourdâhui si la mise en Ćuvre dâun traitement par clonazĂ©pam, efficace sur le trouble, est susceptible de retarder lâĂ©closion de la maladie neurodĂ©gĂ©nĂ©rative. Enfin ce marqueur pose une question Ă©thique faut-il ou non avertir les proches, voire le malade lui-mĂȘme ? M. Michel HAMON Comme vous lâavez soulignĂ©, lâhypocrĂ©tine est aussi dĂ©nommĂ©e orexine parce quâelle joue un rĂŽle dans le contrĂŽle de la prise alimentaire effet orexigĂšne. En cas de dysfonctionnement du systĂšme hypocrĂ©tinergique, comme chez les sujets narcoleptiques, voire dans dâautres pathologies, y a-t-il des anomalies du comportement alimentaire et/ou des dĂ©sordres mĂ©taboliques associĂ©s aux perturbations des Ă©tats de vigilance? Une tendance Ă lâobĂ©sitĂ©, surtout lorsque la maladie dĂ©bute dans lâenfance, est frĂ©quente dans la narcolepsie, en dehors de tout traitement mĂ©dicamenteux et trĂšs souvent dans les premiers mois de lâĂ©volution. En effet, en plus de son rĂŽle dans la rĂ©gulation de la veille, lâhypocrĂ©tine est impliquĂ©e dans la rĂ©gulation de lâĂ©quilibre Ă©nergĂ©tique, des fonctions autonomes et neuro-endocriniennes, et pourrait ainsi participer Ă cette perturbation mĂ©tabolique trouvĂ©e dans la narcolepsie. En dĂ©pit de ce surpoids prĂ©sent chez environ un tiers des patients, une rĂ©duction de lâapport quotidien en calories a Ă©tĂ© rapportĂ©e dans la narcolepsie avec cataplexie. Mais il faut souligner que lâĂ©quilibre Ă©nergĂ©tique fait aussi intervenir dâautres acteurs, leptine, ghrĂ©line insuline, neuropeptide Y et hormone alpha mĂ©lano-stimulante. Mme VĂ©ronique FABRE Quels sont les liens de causalitĂ© ? entre narcolepsie et vaccins H1N1 ? Les donnĂ©es les plus rĂ©centes ont montrĂ© une forte saisonnalitĂ© du dĂ©but de la maladie chez les enfants et des associations avec le streptocoque, la grippe H1N1 et la vaccination anti-H1N1. Ces constatations suggĂšrent des mĂ©canismes de type mimĂ©tisme molĂ©culaire ou activation potentielle. * Neurologie, HĂŽpital Gui de Chauliac, 80, avenue Augustin Fliche â 34295 Montpellier cedex, e-mail mbilliard TirĂ©s Ă part Professeur Michel Billiard, mĂȘme adresse Article reçu le 21 septembre 2011, acceptĂ© le 10 octobre 2011Bull. Acad. Natle MĂ©d., 2011, 195, no 7, 1567-1581, sĂ©ance du 11 octobre 2011 PourMichel Kerouac , l'hypnose est un Ă©tat et/ou un processus de conscience modifiĂ©e, produit par une induction directe, indirecte ou contextuelle, ressemblant parfois au sommeil, mais physiologiquement distinct, caractĂ©risĂ© par une Ă©lĂ©vation de la suggestibilitĂ© et qui produit Ă son tour certains phĂ©nomĂšnes sensoriels et perceptuels. Cet Ă©tat est un Ă©tat naturel que l'on peut